Orages à Marseille : Pourquoi les dégâts sont-ils si importants ?

par Angela
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Orages à Marseille : Pourquoi les dégâts sont-ils si importants ?

Des orages à Marseille : un bel héritage chaotique

Mercredi après-midi, Marseille a été de nouveau plongée dans le chaos à cause d’épisodes pluvieux exceptionnels, avec des chutes de pluie atteignant jusqu’à 100 millimètres en seulement une heure et demie. Le Vieux-Port, emblématique de la ville, a débordé, entraînant une marée de déchets vers la mer. L’Huveaune, autrefois source de vie, charrie aujourd’hui trombes d’accumulations néfastes, tandis que les égouts vomissent leur contenu sur les rues marseillaises. Cet orage, le plus violent depuis le 5 octobre 2021, a réveillé les craintes et colère des acteurs locaux face à ce qu’ils qualifient d’« écocide ».

Le cri d’alarme des élus

Hervé Menchon, élu à la mer et à la biodiversité marine, n’a pas tardé à dénoncer les conséquences désastreuses de tels événements. Son diagnostic est aussi clair que tragique : « C’est le résultat d’un été où on a fait bouillir la mer. On doit rompre ce cercle infernal. » À travers ses mots, il pointe du doigt l’inefficacité croissante des infrastructures, qui peinent à gérer un afflux d’eau de plus en plus fréquent et contaminé. Pour lui, des solutions existent, mais le changement semble trop lent face à l’urbanisation galopante qui opère à Marseille.

Des infrastructures à la peine

La situation de Marseille est aggravée par un réseau de collecte des eaux pluviales et usées datant du XIXe siècle. Didier Réault, vice-président de la métropole délégué à la mer et au cycle de l’eau, explique que, bien que le réseau ait été conçu pour faire face à des pluies moyennes, il s’effondre lors d’orages exceptionnels. « Lors de pluies décennales, on a beaucoup de mal à traiter cet afflux », admet-il, soulignant la vétusté de ces installations qui ne sont plus adaptées aux nouvelles réalités climatiques.

Les bassins de rétention : une solution insuffisante

Il est révélateur que le bassin de rétention Ganay, récemment creusé près du Vélodrome pour gérer les pluies d’orage, se soit révélé incapable de gérer les 50.000 mètres cubes d’eau qui s’y sont précipités mercredi. Didier Réault souligne qu’il en aurait fallu neuf autres pour obtenir un véritable contrôle sur les inondations. Économiquement et techniquement inenvisageable, ces besoins mettent en lumière la crise systémique des infrastructures marseillaises.

Un appel à l’action : réinventer les bassins versants

Pour l’avenir, Didier Réault mise sur une transformation des pratiques : « Nous devons désimperméabiliser les sols et élargir les cours d’eau. » Son rêve ? Que l’eau puisse s’étaler plutôt que de se déverser, évitant ainsi des inondations systématiques. Néanmoins, ces projets prennent du temps pour être réalisés et le chemin semble long pour retrouver une gestion efficace et durable de l’eau à Marseille.

Marseille face à l’évolution climatique

Alors que la Méditerranée continue de se réchauffer et que les orages se multiplient, la voilà exposée aux effets dévastateurs d’une urbanisation pensée sans respect pour son environnement. Les efforts pour moderniser les infrastructures de la ville se heurtent à des contraintes financières énormes. Mais les élus de Marseille, tout en saluant le travail des équipes de nettoyage, se trouvent face à une réalité plus complexe : il est impératif d’anticiper et d’agir vite pour éviter qu’un autre chaos ne laisse des traces indélébiles sur leur belle cité maritime.

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