Le désert Danakil : un des lieux les plus dangereux au monde
Le désert Danakil s’étend sur des parties de l’Éthiopie, de l’Érythrée et de Djibouti, également connu sous le nom de dépression de Danakil. Ce lieu aride, presque totalement dépourvu de vie, est pourtant l’une des plus grandes attractions touristiques d’Éthiopie. Situé dans le triangle des Afars — une vaste dépression géologique — le désert a été décrit par l’explorateur britannique Wilfred Thesiger comme une « terre de mort ». Malgré cela, il a réussi à fournir des ressources à ceux qui y vivent, les mineurs y extrayant du sel depuis des siècles, une substance qui servait de monnaie jusqu’au XXe siècle.
Les scientifiques ont découvert une grande valeur de recherche dans ce désert. Dans les années 1960, la région a été utilisée pour étudier la tectonique des plaques. Plus récemment, l’accent a été mis sur l’astrobiologie. En 2016, une équipe de chercheurs de l’Université de Bologne, de l’École Internationale des Sciences Planétaires en Italie et de l’Université de Mekelle en Éthiopie ont étudié la possibilité que des microbes puissent vivre dans les bassins d’eau bouillante du désert Danakil, afin de déterminer si des organismes similaires pourraient survivre sur Mars. Les résultats ont montré que ces microbes sont en effet capables de survivre dans des conditions aussi extrêmes.
Le désert Danakil est l’un des endroits les plus bas de la Terre, se trouvant à 122 mètres sous le niveau de la mer. C’est également l’un des plus chauds, avec des températures pouvant atteindre 50°C. Cet environnement inhospitalier est souvent le résultat d’une activité volcanique, rendant les visites particulièrement périlleuses. L’air est chargé de gaz comme le soufre et le dioxyde de carbone, ce qui le rend dangereux à respirer. Des chercheurs estiment qu’un séjour, même de courte durée, peut avoir des effets néfastes sur la santé.
Les célèbres sources chaudes du désert, avec leurs couleurs vives, présentent également leurs propres dangers. L’eau de ces bassins a un pH moyen de 0,2, ce qui la rend plus acide que l’acide de batterie. À l’instar d’autres zones géothermiques comme le parc national de Yellowstone, la croûte autour de ces sources peut être fragile, et ne pas prendre les précautions nécessaires peut entraîner des chutes dans des eaux surchauffées.
Malgré ces dangers — et peut-être en grande partie à cause d’eux — les touristes continuent d’affluer vers le désert Danakil. Une visite commence généralement tôt le matin, avec un départ à 4 heures depuis la ville de Wilko. Le trajet dure trois heures en convoi 4×4. Pour les plus pressés, un vol en hélicoptère permet d’admirer ce paysage presque extraterrestre vu du ciel.
Une fois sur place, les visiteurs peuvent apprécier la beauté naturelle qu’offre le désert Danakil, mais il n’est pas rare d’apercevoir des insectes et des oiseaux morts près des sources chaudes. Ces tragédies désignent les victimes des gaz toxiques de la région, rappelant ainsi à tous les dangers inhérents à ce lieu, parfois surnommé « lacs meurtriers ».
La saison touristique du désert Danakil s’étend de novembre à mars, car c’est durant cette période que les températures sont plus supportables, bien qu’elles atteignent encore les 35°C.