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Des enregistrements compromettants
« Approche-toi merde, faut que tu sois près de moi », « moi je t’aime beaucoup », « approche-toi encore merde », « je t’aime beaucoup je t’ai inventé »… Deux articles de France Inter et de Mediapart, parus récemment, relaient des propos tenus par André Santini, le maire d’Issy-les-Moulineaux, captés à son insu et présentés dans le cadre de deux plaintes déposées contre lui par ses anciens collaborateurs.
En juillet 2022, deux hommes, âgés respectivement de 24 et 31 ans, ont accusé l’élu, désormais âgé de 84 ans, de harcèlement moral, de harcèlement sexuel et d’agression sexuelle. Ce dossier a été mis en lumière suite à une plainte révélée par Le Monde. Un juge d’instruction s’est vu confier l’enquête depuis le 8 octobre.
Un des plaignants, ancien huissier, témoigne avoir subi des « attouchements » durant plusieurs années. Le second, ex-chef de cabinet, assure qu’André Santini s’est « jeté » sur lui dans un ascenseur, a tenté de l’« embrasser » et a « approché sa main » de ses parties intimes.
Citations et contenus audio
Dans les enregistrements réalisés, le maire intimide avec insistance l’un de ses deux agents, lui demandant de se rapprocher de lui à plusieurs reprises. Ces conversations, enregistrées par un homme prénommé Marc, semblent avoir été initiées alors que Marc tente d’obtenir une augmentation salariale, mentionnant notamment que son salaire s’élevait à 3 300 euros après cinq années de service, tandis que lui-même travaillait depuis dix ans.
« Je t’aime beaucoup, je t’ai inventé », déclare André Santini au cours de cette discussion. Une semaine plus tard, il évoque la mère de Marc, lui demandant si elle est satisfaite de sa carrière, plaisantant plus tard en disant : « Oui un connard comme vous », avant d’ajouter, « c’est moi qui vous ai inventé », tout en complimentant son interlocuteur sur son caractère.
Dans un autre enregistrement, un certain Pierre exprime sa volonté de « rester propre » et déclare ne pas vouloir « coucher pour réussir ».
Un système d’emprise dénoncé
Les deux plaignants dénoncent ce qu’ils qualifient de « système d’emprise », face à un mélange troublant de vie publique et privée, affirmant qu’ils étaient responsables, entre autres, des achats de cigares du maire, de ses courses à la boucherie et même de l’alimentation de ses poissons, comme rapporté par les médias.
Contacté par 20 Minutes, le cabinet du maire a refusé de commenter cette affaire.