C’est une réforme sociétale d’ampleur, promise par Emmanuel Macron avant son second mandat et plébiscitée par les Français. Cependant, le Premier ministre François Bayrou semble reculer sur le sujet de la fin de vie. Dans un courrier relayé par Le Parisien, 200 élus demandent à Matignon de ne pas « dissocier les soins palliatifs de l’aide active à mourir », une mesure qui pourrait compromettre le vote sur l’euthanasie et qui contredit la Convention citoyenne sur la fin de vie.
« Nous vous engageons à inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée le texte dont l’examen a été interrompu par la dissolution. Cela correspond à l’aspiration d’une grande majorité de Français », réclame cette missive dont font partie des personnalités politiques telles qu’Olivier Dussopt, Yaël Braun-Pivet, François de Rugy et Barbara Pompili.
Un soutien massif de la population
Plus de neuf Français sur dix se déclarent favorables à cette réforme. « L’aide médicalisée active à mourir est une forme ultime de soin palliatif, dans la continuité des soins déjà prodigués », soulignent les signataires. Ils rappellent qu’une telle approche combinant soins palliatifs et aide active à mourir est déjà mise en place dans des pays comme la Belgique, les Pays-Bas et le Canada.
Par ailleurs, la Convention citoyenne sur la fin de vie a été explicite : les citoyens demandent un cadre légal pour l’aide médicalisée active à mourir, avec à la fois une grande liberté de choix pour le malade et des conditions strictement réglementées. Le courrier met en garde que si cette consultation demeure sans suites, cela « entame durablement la confiance des citoyens envers de tels mécanismes ». Selon un sondage Ifop publié en mai 2024, 92 % des Français sont en faveur de la légalisation de l’euthanasie.
