Le Marathon des Sables, véritable épreuve de résistance, est réputé pour être l’une des courses à pied les plus éprouvantes au monde. Sur une distance de 156 miles parcourus en six jours, les participants affrontent les dures conditions du désert du Sahara dans le Sud du Maroc, un défi nécessitant une préparation physique et mentale hors du commun. En 1994, Mauro Prosperi, policier italien et ancien pentathlète olympique âgé de 39 ans, décide de relever ce défi. Tout se déroule normalement jusqu’au quatrième jour, lorsqu’une violente tempête de sable d’une durée incroyable de huit heures s’abat sur le parcours.
Prosperi choisit de ne pas interrompre sa course et se met à dormir. À son réveil, il est loin d’imaginer qu’il est complètement isolé. Comprenant rapidement qu’il se trouve en grand danger, les organisateurs, inquiets pour sa sécurité, lancent une recherche. Malgré les efforts déployés, aucune trace de lui n’est retrouvée. Seul, armé d’un couteau, d’une boussole, d’un sac de couchage et de quelques vivres, il se retrouve confronté à un problème majeur : l’absence d’eau, élément indispensable à la survie, alors que le corps humain ne peut généralement tenir sans hydratation au-delà de trois jours.
Pour survivre, Prosperi adopte des mesures aussi insolites qu’extrêmes :
- Il recueille son urine dans une bouteille d’eau, reproduisant une astuce transmise par son grand-père, qui lui rappelait les méthodes utilisées par les soldats en temps de guerre.
- Reconnaissant l’absence de secours, il poursuit son périple, trouvant refuge dans un marabout – un sanctuaire musulman traditionnel.
- Dans cet abri, il n’hésite pas à consommer sa propre urine et à utiliser ce liquide pour cuisiner, tout en se nourrissant du sang de chauves-souris présentes sur les lieux.
- Contre toute attente, des médicaments anti-diarrhéiques l’aident à conserver ses forces en évitant une déshydratation encore plus sévère.
Face à l’absence de secours malgré ses tentatives pour attirer l’attention d’un hélicoptère ou d’un avion, Prosperi sombre dans le désespoir et rédige une lettre d’adieu, allant jusqu’à se mutiler. Toutefois, son corps, terriblement déshydraté, empêche le sang de circuler, ce qui contribue à le maintenir en vie. Considérant ce phénomène comme un signe, il décide de continuer sa marche, chassant sur son passage serpents et lézards qu’il consomme crus.
Finalement, sa persévérance porte ses fruits lorsqu’il tombe par hasard sur une petite communauté de bergers en Algérie, ayant perdu 35 livres au cours de cette épreuve. Après deux années de rétablissement, Mauro Prosperi retourne à l’aventure en participant de nouveau au Marathon des Sables et continue de concourir dans d’autres courses à travers le désert.
La méthode insolite de Mauro Prosperi pour survivre dans le Sahara demeure un exemple extrême d’adaptation et de résilience face aux défis de l’environnement. Ce récit fascinant enrichit notre compréhension des limites de l’endurance humaine, tout en offrant une perspective unique sur l’ingéniosité nécessaire pour affronter l’inconnu.