Vente d’art IA chez Christie’s : Une polémique artistique

par Olivier
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Vente d'art IA chez Christie's : Une polémique artistique
États-Unis

Une vente autour de l’intelligence artificielle

Christie’s a récemment lancé sa première vente consacrée à des œuvres créées avec l’assistance de l’intelligence artificielle, intitulée « Augmented Intelligence ». Cet événement, qui se déroule en ligne jusqu’au 5 mars, présente une sélection d’environ vingt pièces, mais suscite également des controverses au sein de la communauté artistique.

Un nouvel élan pour l’art numérique

La maison d’enchères, comme son concurrent Sotheby’s, avait déjà introduit des objets conçus par des systèmes d’IA, mais n’avait jamais proposé une vente entièrement dédiée à ce domaine. Selon Nicole Sales Giles, directrice des ventes d’art numérique chez Christie’s, l’IA s’est intégrée plus largement dans notre vie quotidienne. Elle souligne que la compréhension des processus et des technologies liés à l’IA a évolué, permettant aux gens d’apprécier ces œuvres dans un contexte créatif.

Pionniers de l’art numérique

Parmi les pièces présentées, figure une œuvre de Charles Csuri, un précurseur de l’art numérique, datant de 1966, qui mettait déjà en œuvre des algorithmes dans sa création. Les artistes participant à cette vente innovent en utilisant l’IA comme un complément à leur pratique artistique, disons-nous, qui englobent des toiles, des sculptures, des photos et des œuvres complètement numériques affichées sur des écrans géants.

Œuvres controversées

Un des points forts de la vente est l’œuvre « Emerging Faces » de Pindar Van Arman, estimée jusqu’à 250.000 dollars, qui est le résultat d’une interaction entre deux modèles d’IA. Le premier dessine un visage, tandis que le second le corrige une fois qu’il détecte une forme humaine. Toutefois, la vente a été critiquée par certains membres de la communauté artistique, qui ont lancé une pétition pour son annulation, arguant que plusieurs œuvres reproduisent sans autorisation des pièces protégées par le droit d’auteur.

Les enjeux de la propriété intellectuelle

Des artistes ont déjà intenté des actions en justice contre des entreprises d’IA générative, comme Midjourney et Stability AI, les accusant d’infraction aux lois sur la propriété intellectuelle. Refik Anadol, un artiste renommé d’art numérique participant à la vente, a défendu l’événement en affirmant que la majorité des créateurs utilisent leurs propres données, sans se baser sur d’autres œuvres. Cela souligne l’ambiguïté de la situation actuelle de l’art généré par l’IA.

Débat éthique autour de la création artistique

Certains artistes, comme l’illustrateur Reid Southern, ont exprimé leur préoccupation quant à l’origine des œuvres. Il demande que soient exclues de la vente les pièces qui ne reposent pas sur les données directement utilisées par les artistes eux-mêmes. Si les produits de l’IA n’étaient pas conformes à des standards éthiques, il est fort probable que leur vente soit jugée inacceptable. D’autres artistes soulignent également la complexité de la situation, en affirmant que l’idée même de s’inspirer des œuvres antérieures fait partie intégrante de l’évolution artistique.

Des perspectives diverses

Sarp Kerem Yavuz, un autre créateur participant, soutient que le large éventail de données utilisées par des modèles comme Midjourney déclenche des questions sur la violation des droits d’auteur. Cette dynamique soulève un questionnement éthique davantage profond sur la création artistique à l’ère numérique. L’impact de la technologie sur le processus créatif redéfinit ce qu’est véritablement l’art, rendant difficile de tracer des frontières claires entre l’originalité et la reproduction.

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