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Une enquête a été ouverte par le service départemental de police judiciaire de Seine-Saint-Denis à la suite de menaces visant le rappeur Naza, de son vrai nom Jean-Désiré Sosso Dzabatou, ainsi que son entourage professionnel. Ces informations font état de pressions émanant de personnes s’affiliant à la DZ Mafia, un groupe criminel marseillais reconnu pour son implication dans des violences visant à contrôler le trafic de drogue dans le Sud de la France.
Jusqu’à présent, aucune interpellation n’a été effectuée. Cependant, les premières investigations indiquent que les menaces proviendraient de membres ou prétendus membres de cette organisation. Selon le parquet de Bobigny, l’enquête vise des faits d’association de malfaiteurs et d’extorsion en bande organisée à l’encontre du rappeur et de son manager, des faits signalés pour la première fois le 4 avril.
Véritables membres de la DZ Mafia ou écran de fumée ?
Le 4 avril, le manager de Naza a reçu une vidéo d’un individu affirmant appartenir à la DZ Mafia. Dans cette vidéo, cet homme réclame 20 000 euros, justifiant cette somme par une dette supposée d’un ami proche du rappeur. Puis, le 12 avril, ce même manager a été contacté par téléphone par un autre individu se revendiquant également de ce groupe. Cette fois, la demande s’élève à 300 000 euros, assortie de menaces explicites visant à « mettre le feu » pendant le concert que donnait Naza ce soir-là dans une discothèque du Nord.
Si l’enquête devra éclaircir le rôle réel de la DZ Mafia dans ces intimidations, ce type de pressions n’est pas inédit dans le milieu du rap en région marseillaise. Par exemple, le rappeur SCH avait lui aussi fait face à de telles menaces avec des conséquences tragiques. Dans la nuit du 26 août 2024, un proche de SCH avait été abattu par balles alors qu’ils quittaient une boîte de nuit à La Grande Motte, un autre étant grièvement blessé sur place. L’enquête qui avait suivi avait conduit à l’interpellation de 21 personnes présumées appartenir à la DZ Mafia, établissant un lien direct entre la fusillade et d’importantes tentatives d’extorsion de fonds au préjudice de SCH, qui se chiffraient à 2,3 millions d’euros.
Contexte et tensions autour de la DZ Mafia
La DZ Mafia est connue pour son implication dans le trafic de drogue dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, notamment à Marseille et dans ses environs. Ce groupe criminel exerce une influence grandissante, marquée par des actes violents destinés à asseoir sa domination sur le marché illicite. Depuis plusieurs mois, des investigations ont abouti à la mise en examen de plus d’une centaine de personnes liées à cette organisation, dans le cadre de procédures judiciaires visant à freiner leur expansion et leurs activités criminelles.
Les rivalités avec d’autres gangs, comme les « Blacks », accentuent le climat d’insécurité dans certaines zones urbaines. Ces luttes violentes soulignent la gravité des conflits qui opposent les réseaux mafieux en quête de contrôle du trafic de stupéfiants. Cette réalité s’invite régulièrement dans le milieu du rap, principalement lorsque des artistes sont victimes d’extorsions ou de menaces, illustrant la porosité entre certains univers culturels et les dynamiques criminelles locales.
Illustrations récentes des tensions dans le milieu du rap
Le rappeur SCH avait déjà été la cible d’extorsions et de menaces liées à la DZ Mafia, avec une issue tragique.
La DZ Mafia représente un gang criminel influent à Marseille, aux activités diversifiées.
Plus de 100 personnes liées à la DZ Mafia ont été mises en examen récemment, illustrant l’ampleur des opérations judiciaires.
Les violences attribuées à ces réseaux mafieux connaissent une escalade inquiétante, notamment dans les quartiers sensibles marseillais.
La rivalité entre la DZ Mafia et d’autres gangs, tels que les « Blacks », accentue les tensions et la violence dans la région.
