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Depuis une dizaine de jours, les attaques ciblant les établissements pénitentiaires et leur personnel connaissent une recrudescence inquiétante en France. En réponse à cette situation, le Premier ministre François Bayrou, accompagné des ministres de la Justice Gérald Darmanin et de l’Intérieur Bruno Retailleau, doit se rendre ce mercredi à la prison de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, pour manifester le soutien de l’État aux agents pénitentiaires.
Le gouvernement se mobilise ainsi dans cette région des Alpes où, dans la nuit de lundi à mardi, des incendies et des actes de vandalisme ont de nouveau frappé, notamment en Isère, dans le Calvados et l’Oise. Ces événements s’inscrivent dans une série d’attaques débutées le 13 avril dernier. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête sur 13 faits commis entre le 13 et le 21 avril dans neuf départements, dont trois incidents visant les domiciles d’agents pénitentiaires. Au total, 21 véhicules ont été incendiés et une dizaine d’autres ont subi des dégradations.
Des actes de vandalisme organisés
Le Pnat collabore étroitement avec les parquets territoriaux investis des enquêtes concernant des attaques de véhicules à proximité des prisons, y compris lors des récents événements dans le Rhône, en Isère et dans le Calvados. Dans la nuit du contrôle à Varces-Allières-et-Risset, trois individus ont été arrêtés près de la prison. Le coffre de leur véhicule contenait un jerrican d’essence de 10 litres, selon des sources de la gendarmerie.
Dans le Calvados, aux environs de 3 heures du matin, plusieurs véhicules ont été incendiés sur le parking du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Caen. Le sinistre a débuté sur un véhicule avant de se propager : cinq véhicules administratifs ont été touchés, dont quatre complètement détruits par le feu. Par ailleurs, dans l’Oise, à Hermes, un véhicule personnel ainsi qu’une boîte aux lettres ont été tagués au sigle « DDPF » (Défense des droits des prisonniers français).
Intimidations ciblées contre le personnel pénitentiaire
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a signalé que plusieurs attaques contre des établissements pénitentiaires ont été empêchées. Il a également rendu visite aux agents pénitentiaires de la maison d’arrêt de Lille-Sequedin, afin de leur témoigner son soutien face à ces agressions.
À Fresnes, dans le Val-de-Marne, un agent pénitentiaire a porté plainte pour actes d’intimidation. Selon une source policière, ce surveillant aurait été suivi à la sortie de son service. Un véhicule contenant cinq individus s’est arrêté brusquement devant lui, l’un des occupants lui lançant : « Surveillant, surveillant, tu as peur maintenant », tandis qu’un autre filmait la scène. L’agent estime avoir reconnu un ancien détenu parmi les personnes présentes.
Une piste liée au narcobanditisme privilégiée
Aucune hypothèse ne s’impose à ce stade de l’enquête, mais le gouvernement évoque la piste du narcobanditisme. Ce soupçon intervient à quelques mois de la mise en service de la première prison de haute sécurité destinée aux trafiquants de drogue. L’Union syndicale des magistrats (USM), majoritaire, partage cette analyse en considérant que ces attaques seraient une réaction aux actions menées par le ministère de la Justice contre la délinquance et le crime organisé.