
Les tueurs en série souffrent souvent de troubles mentaux ou de personnalités multiples, mais beaucoup d’entre eux parviennent à s’intégrer dans la société, jusqu’à passer inaperçus parmi la population. C’est le cas de Billy Chemirmir, accusé d’avoir assassiné une douzaine de victimes âgées au Texas, mais arrêté seulement près de deux ans après son premier meurtre présumé.
Tout a commencé en avril 2016, lorsqu’une femme âgée a été retrouvée morte à Dallas, sans cause évidente et sans qu’aucun soupçon ne soit éveillé. Puis en mai et juin, deux autres femmes âgées ont été retrouvées mortes dans la même résidence seniors, Edgemere. Quelques semaines après le troisième meurtre, Chemirmir a été arrêté pour intrusion sur cette propriété, pour laquelle il avait déjà un mandat d’arrêt, avant d’être libéré après avoir purgé sa peine.
Une cible vulnérable : les personnes âgées isolées

Les victimes présumées de Chemirmir étaient principalement des femmes âgées vivant seules, dans des établissements pour seniors où elles pourraient sembler être en sécurité. Parmi les établissements visés, on compte le complexe Edgemere Senior Living, ainsi que The Tradition-Prestonwood, Parkview à Frisco et Preston Place, tous situés dans la région de Dallas. Chemirmir serait entré dans ces lieux en se faisant passer pour un technicien ou un employé d’entretien, conformément aux accusations, pour ensuite frapper à la porte et attaquer ses victimes. Il est aussi reproché au suspect d’avoir agressé des personnes âgées vivant seules dans leur domicile privé.
Son mode opératoire principal consistait à étrangler ses victimes en les étouffant, souvent à l’aide d’un oreiller. Au départ, les morts étaient classées comme naturelles, ce qui a contribué à retarder la détection de ses crimes. Mais des enquêtes approfondies ont permis d’établir des liens entre les décès. Plusieurs victimes ont également été dévalisées, ce qui a conduit à l’arrestation de Chemirmir.
Un faux soignant

Originaire du Kenya, Billy Chemirmir travaillait comme infirmier dans son pays d’origine. Cependant, depuis son installation aux États-Unis, où il détenait un statut de résident permanent, il n’a jamais exercé en tant que professionnel de santé. Au contraire, il lui est reproché d’avoir usurpé cette identité pour approcher ses victimes. Selon les enquêteurs, il utilisait un faux nom et se déguisaît parfois en technicien pour convaincre les résidents d’ouvrir la porte, prétendant effectuer des réparations.
En mars 2018, une victime de 91 ans a survécu à une tentative d’étranglement. Elle a pu fournir une description précise de son agresseur, permettant l’arrestation de Chemirmir deux jours plus tard. Lors des investigations, la police a également découvert qu’il possédait plusieurs bijoux appartenant probablement à ses victimes, et que son téléphone portable avait été localisé dans des zones proches des crimes.
En 2019, il a été formellement inculpé pour la mort de 12 femmes âgées, puis deux autres infractions sont venues s’ajouter au dossier en 2020. Les autorités suspectent qu’il pourrait avoir tué jusqu’à 22 personnes. En 2023, le nombre d’inculpations pour meurtre capital portait sur 18 victimes, et son procès devait débuter le mois suivant.
