George Jung, surnommé « Boston George », a débuté dans les années 1960 en vendant du cannabis à l’université, évoluant rapidement vers la contrebande de grandes quantités de marijuana à travers les États-Unis, de la Californie à la Nouvelle-Angleterre.
Sa méthode s’est intensifiée avec des vols d’avions privés à Cape Cod, Massachusetts, pour transporter des cargaisons de drogues depuis Puerto Vallarta au Mexique. Cette activité lui rapportait environ 250 000 dollars par mois, une somme qui correspond à plus de 1,5 million de dollars actuels.
Son ascension s’est brutalement stoppée lorsque l’un de ses complices, arrêté pour trafic d’héroïne, l’a dénoncé dans le cadre d’un accord avec la justice, menant Jung à purger une peine dans une prison fédérale du Connecticut. Là, il rencontra Carlos Lehder Rivas, un détenu lié au puissant cartel de Medellín.
Après leur libération, Jung et Lehder unirent leurs forces au cartel colombien pour débuter la contrebande de cocaïne.
Leur réseau ne se contentait pas de transporter de la cocaïne, mais opérait directement depuis le ranch de Pablo Escobar en Colombie, leader du cartel de Medellín. À son apogée, on estime que 85 % de la cocaïne entrant aux États-Unis provenait de ce cartel.
George Jung, qualifié de « glorieux intermédiaire », assurait l’acheminement vers les principaux revendeurs californiens. Son expérience des avions volés fut précieuse : une seule mission pouvait transporter jusqu’à 300 kilogrammes de cocaïne, pour un tarif avoisinant 10 000 dollars par kilogramme, générant des gains pouvant atteindre 15 millions de dollars par vol.
À la fin des années 1970, Jung gagnait entre 3 et 5 millions de dollars par semaine, accumulant une fortune estimée à 100 millions de dollars.
Cependant, comme souvent dans ces histoires, cette réussite spectaculaire fut suivie d’une chute tout aussi spectaculaire. Arrêté en 1987, il tenta de fuir sous caution mais fut capturé, acceptant alors de témoigner contre Lehder. Malgré une libération ultérieure, il fut de nouveau incarcéré dans les années 1990 pour trafic de drogue.
Georges Jung sortit de prison en 2014 et fit l’objet d’un documentaire en 2017 intitulé Wildlands. Dans une interview accordée la même année, il qualifia le film Blow, inspiré de sa vie et dans lequel Johnny Depp lui prête ses traits, de véritable « leçon de vie » offrant « quelque chose pour tout le monde ».