Une semaine après la fusillade à la kalachnikov qui a éclaté le 17 avril dans un restaurant Subway situé sur la dalle Kennedy à Rennes, laissant quatre personnes blessées, quatre hommes ont été placés en détention provisoire. Âgés de 21 à 23 ans, ils sont soupçonnés d’avoir participé à une opération visant à reprendre un point de deal sous la demande d’un commanditaire basé en région parisienne.
Le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, a précisé que ce groupe avait perdu son lieu de vente le 14 avril, à la suite de plusieurs jours d’assauts violents contre un clan de dealers localisé à Villejean. Cette situation a suscité des interrogations de la part des avocats des mis en cause, qui rappellent la présomption d’innocence fondamentale dont bénéficient leurs clients. Me Bendjador, Me Castel-Pagès, Me Le Bourdais et Me Mosimann insistent sur le respect de ce principe dans la procédure en cours.
Au-delà de ce rappel, les conseils s’interrogent sur les déclarations du procureur qui laissent entendre l’existence de menaces identifiées de longue date. Ils soulignent que des enquêtes menées par l’Office antistupéfiants (OFAST) auraient permis de caractériser l’implication de plusieurs individus, dont certains déjà identifiés, sans qu’aucune mesure d’arrestation préventive n’ait été prise. Ce point soulève la question de l’inaction policière malgré la connaissance du contexte et du lieu où la fusillade est survenue.
Le procureur Frédéric Teillet a répondu à cette critique en qualifiant d’« insinuation particulièrement choquante » cette mise en cause de l’action policière.
Aucun Rennais parmi les suspects
Les personnes mises en cause ne résident pas à Rennes. Elles sont venues dans la capitale bretonne afin de reprendre un point de deal notoire pour son trafic de cocaïne et de cannabis. Deux suspects sont originaires de Tours, un d’Île-de-France et l’autre de la région de Marseille.
Sur les quatre individus, trois sont poursuivis pour « association de malfaiteurs » et « tentative de meurtre en bande organisée ». Le quatrième est mis en examen pour « trafic de produits stupéfiants » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ».
Cette affaire ravive le débat autour des mécanismes d’intervention policière face au trafic de drogue et aux règlements de comptes qui en découlent, particulièrement dans des zones sensibles comme Villejean. Le déroulement des faits soulève des questions sur la prévention et la capacité des autorités à anticiper ce type d’escalade violente.
