À Iffendic, une petite commune rurale située à l’ouest de Rennes, une vague inquiétante de cambriolages touche depuis le début du printemps particuliers, artisans et commerçants. La population, inquiète, voit le phénomène s’étendre dans plusieurs villages voisins. Christophe Martins, maire de la commune depuis vingt ans, témoigne d’une recrudescence sans précédent de ces actes de délinquance.
Les vols ont débuté en pleine journée, ciblant d’abord les particuliers. « Ils ont carrément découpé la clôture de mon voisin pour lui dérober son salon de jardin et son barbecue », relate une fleuriste locale. Rapidement, les camionnettes des artisans ainsi que des commerces comme la supérette, un salon de coiffure et la crêperie ont également été victimes de ces cambriolages. « À un moment donné, c’était quasiment tous les deux jours », confie le maire qui a lui-même subi trois cambriolages à son domicile situé en pleine campagne.
Cette montée de l’insécurité se ressent jusque dans les habitudes des habitants. Odette, une retraitée du bourg, confie : « C’est triste car c’est très calme ici d’habitude, mais là ça ne s’arrête pas. J’espère que les gendarmes vont rapidement interpeller les auteurs, mais en attendant, je n’ouvre à personne le soir. »
Face à cette insécurité grandissante, le maire a pris l’initiative de patrouiller la nuit en voiture avec quelques élus dans les secteurs affectés. « Je ne suis pas shérif ni justicier, je ne vais pas arrêter les cambrioleurs », insiste Christophe Martins. Son objectif est de repérer des comportements suspects et de relever les plaques d’immatriculation des véhicules douteux, afin d’aider les forces de l’ordre dans leurs enquêtes.
Pour améliorer la sécurité, quatre caméras de vidéosurveillance ont été installées dans la commune. Leur vocation dépasse la simple lutte contre les cambriolages puisqu’elles visent également à prévenir les tags, les dépôts sauvages, et les autres incivilités qui dégradent la qualité de vie locale. Par ailleurs, l’éclairage public, coupé depuis plusieurs mois pour des raisons économiques et environnementales, sera rétabli la nuit dans les jours à venir. « Je ne suis pas persuadé que cela aura un effet, mais si cela permet au moins de rassurer les habitants, c’est important », confie l’élu.
Pour les habitants comme Laëtitia, la gérante de la boulangerie qui sert parfois de lieu de rencontre dans le bourg, la situation est préoccupante. Ayant déjà été victime d’un cambriolage à Rennes, elle témoigne de son désir de sécurité : « On a quitté Rennes pour vivre ici et ne pas revivre ça. » Face à cette tension, tous espèrent que cette vague de cambriolages trouve rapidement une fin.
