Supermarchés : Classement des enseignes sur l’alimentation durable

par Olivier
0 commentaire
A+A-
Reset
Supermarchés : Classement des enseignes sur l'alimentation durable
France

L’association Réseau action climat a publié un classement évaluant huit enseignes de supermarchés françaises en fonction de leurs performances, engagements et transparence concernant la réduction de leur empreinte carbone. Dans ce palmarès, Carrefour se positionne en tête avec une note de 12,5 sur 20, tandis qu’Aldi ferme la marche avec une note décevante de 2 sur 20.

Ce classement met en lumière que la majorité des enseignes ne traduisent pas leurs ambitions environnementales dans leurs catalogues promotionnels. En effet, la viande et la charcuterie y restent fortement surreprésentées, alors que les protéines végétales telles que les légumineuses ou les fruits à coque sont souvent rares voire absentes.

Selon l’association, l’alimentation contribue à hauteur de 24 % aux émissions de gaz à effet de serre, dont environ deux tiers proviennent de la consommation de viande et de produits laitiers. Ce chiffre place l’alimentation en deuxième position des sources d’émissions, juste après les transports (30 %). Par ailleurs, les grandes surfaces réalisent 78 % des ventes de produits alimentaires consommés à domicile, position les supermarchés comme des acteurs clés dans la réduction de l’empreinte carbone liée à la consommation.

Des engagements variés et souvent insuffisants

Au sein de ce classement, Aldi se distingue négativement par l’absence totale d’engagements concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre dites « scope 3 », lesquelles correspondent aux émissions liées à la production des aliments vendus. Ce poste représente pourtant plus de 95 % de l’empreinte carbone des supermarchés. À l’inverse, Carrefour a demandé à ses 100 plus gros fournisseurs de s’engager, d’ici 2026, sur une trajectoire de décarbonation compatible avec l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C.

Parmi les mauvais élèves figure également E. Leclerc, qui obtient une note de 4,5 sur 20, en recul par rapport à 2023. Bien que cette enseigne ait annoncé une réduction ambitieuse de 50 % de ses émissions d’ici 2035, elle n’a pas précisé les parts respectives de ses émissions liées aux carburants, produits alimentaires et non-alimentaires. Intermarché, avec une note de 8 sur 20, affiche lui aussi des intentions de réduire ses émissions mais sans objectifs chiffrés clairement définis.

Promotions et publicité : une place toujours prépondérante pour les produits les plus polluants

Les enseignes occupant les premières places de ce classement affichent des objectifs concrets de réduction des émissions : Carrefour vise -32 % d’ici 2030, les magasins U et Auchan -25 %, et Lidl affiche un objectif de -42,4 % d’ici 2034 pour ses activités agricoles, sylvicoles et relatives à l’utilisation des terres.

Cependant, un point commun notable à la plupart de ces supermarchés, à l’exception de Monoprix, est le décalage entre leurs engagements affichés et les contenus de leurs catalogues promotionnels. En effet, la viande et la charcuterie restent omniprésentes, alors que les protéines végétales sont quasi-inexistantes dans leurs offres promotionnelles.

Une offre alimentaire peu tournée vers l’alimentation durable

Le véritable enjeu réside dans la composition de l’offre proposée aux consommateurs. Les produits les plus polluants, notamment la viande transformée, dominent toujours autant les rayons et les catalogues. Les plats végétariens ne représentent pas plus de 10 % de l’offre et les alternatives végétales restent systématiquement reléguées au second plan, derrière des produits industriels tels que les cordons-bleus ou les nuggets.

Dans un contexte économique marqué par l’inflation et un pouvoir d’achat en berne, les consommateurs sont attentifs à leurs dépenses. Or, tant que l’alimentation moins chère restera associée à un impact environnemental plus élevé, les évolutions vers une alimentation durable demeureront fragiles voire décevantes.

Absence de corrélation entre parts de marché et performance environnementale

Enfin, il est intéressant de noter qu’il n’existe pas de lien direct entre la notation environnementale des enseignes et leur part de marché. Ainsi, E. Leclerc, bien que classé parmi les moins performants, demeure leader du secteur avec 24,2 % des parts de marché, suivi de près par Carrefour qui détient 18,9 % de parts de marché et qui domine le classement de durabilité établi par Réseau action climat.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire