Déjà condamné en 2022 pour 54 viols, agressions sexuelles et tentatives, surnommé le « violeur de la Sambre », Dino Scala a été mis en examen jeudi pour 13 faits supplémentaires de violences sexuelles, dont un viol, commis entre 1986 et 2009, a annoncé le parquet de Valenciennes (Nord) dans un communiqué.
Caty Richard, avocate de deux parties civiles, a souligné que ces nouvelles mises en examen « démontrent que lorsque Dino Scala fait croire qu’il reconnaît tout, en réalité il ne reconnaît que certaines des affaires sur lesquelles on l’a interrogé ». Selon elle, « On a encore beaucoup de choses à découvrir le concernant ».
Pas « le seul agresseur de la région »
L’avocate de Dino Scala, Margaux Mathieu, a réagi en précisant que « la mise en examen pour les 13 faits ne repose en réalité que sur l’idée d’un prétendu mode opératoire unique, mais nous sommes en mesure d’établir que de nombreux agresseurs agissaient dans la région selon un mode opératoire similaire ». Elle a ajouté que Dino Scala « a commis des agressions très graves, qu’il a reconnues et pour lesquelles il purge une peine de prison. Cela ne fait pas de lui le seul agresseur de la région ».
L’enquête, longtemps infructueuse, a finalement avancé après une agression survenue en 2018 en Belgique, où la vidéosurveillance a capturé l’image de la voiture de Dino Scala. Les trois semaines de procès n’ont pas permis de lever entièrement le mystère autour de cet homme bien inséré socialement : ouvrier, marié, père de famille et entraîneur de club de football. Un expert psychiatre a décrit sa personnalité par un « abîme » entre sa façade sociale et sa face cachée.
Une peine de vingt ans de réclusion
Dino Scala, 64 ans, purge actuellement une peine de 20 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers, prononcée en 2022 par la cour d’assises du Nord. Le 1er juillet 2022, à l’issue de trois semaines d’audience à Douai, cette cour l’avait reconnu coupable de 54 des 56 faits de viols, agressions sexuelles ou tentatives qui lui étaient reprochés. Ces actes ont été commis entre 1988 et 2018 à proximité de son domicile, autour de la rivière Sambre, en France et en Belgique.
À la suite de cette condamnation, le parquet a saisi le juge d’instruction d’une série d’autres faits de viol et tentative de viol ainsi que d’agression sexuelle. En avril 2024, la justice a examiné deux nouveaux signalements de femmes affirmant avoir été agressées en 1987.
