Dans le cadre de l’affaire Jubillar, un nouvel élément soulève des questions avant l’ouverture du procès de Cédric Jubillar, soupçonné du meurtre de sa femme Delphine, disparue en décembre 2020. L’avocate de la meilleure amie de la victime a adressé à la présidente de la cour d’assises du Tarn une demande insistante d’ordonnancer des fouilles complémentaires dans le bois de Mirandol, situé à environ 30 kilomètres du domicile du couple.
Ce secteur, qui avait auparavant uniquement fait l’objet d’une inspection visuelle de la part des gendarmes, n’avait pas été fouillé lors de l’enquête initiale. Pourtant, la géolocalisation du téléphone portable de Cédric Jubillar révèle des présences répétées dans cette zone, difficile d’accès, au cours du mois précédant la disparition de Delphine. En effet, l’analyse d’avril 2021 démontre que l’appareil a été localisé à 17 reprises dans ce bois, notamment aux dates clés du 15 et du 16 décembre 2020, soit juste avant et au moment de la disparition.
Bien que cette proximité GPS ne signifie pas nécessairement autant de visites distinctes, elle indique clairement que le téléphone se trouvait dans cette zone, notamment le jour et dans la nuit qui ont suivi la disparition. L’avocate souligne que le bois reste une piste sérieuse, notamment car il se situe à une demi-heure en voiture du domicile du couple. Elle remet aussi en question l’argument de l’impossibilité matérielle soulevée par les enquêteurs, qui considèrent cette piste difficile à exploiter en raison des conditions d’accès et du transport du corps sur ce terrain non carrossable, en insistant sur le fait que Delphine Jubillar avait un petit gabarit, ce qui rend une hypothèse de transport possible.
Un doute persistant autour de la géolocalisation
Une interrogation subsiste concernant la localisation enregistrée à 3h21 dans la nuit du 16 décembre, qui est liée à une application YouTube sans que l’origine précise de cette géolocalisation n’ait pu être clairement identifiée par les experts. Cette incertitude remet en cause la fiabilité de ce point GPS, d’autant que le téléphone du suspect n’a plus émis de données entre 22h08 et 3h53 cette même nuit. Malgré cela, l’avocate plaide pour que ce détail ne soit pas écarté, rappelant que la localisation de la veille a été reconnue et questionnant son éventuelle signification, comme un repérage des lieux.
Selon l’accusation, Cédric Jubillar aurait pu emprunter un véhicule tiers pendant cette nuit, mais aucun élément matériel venant étayer cette hypothèse n’a été découvert. En revanche, la présence du téléphone dans la zone du bois de Mirandol est cohérente avec la chronologie des événements fournies par l’enquête.
Une décision en attente avant le procès
La demande de nouvelles fouilles est désormais entre les mains de la présidente de la cour d’assises du Tarn. Conformément à l’article 283 du code de procédure pénale, la magistrate peut ordonner des investigations complémentaires ou une nouvelle expertise si elle estime que l’instruction est incomplète ou que des éléments nouveaux sont apparus. Pour l’instant, cette requête n’a pas encore reçu de réponse officielle. Le procès de Cédric Jubillar est prévu pour s’ouvrir le 22 septembre.
