Un laboratoire clandestin de méthamphétamine avait été installé dans une somptueuse villa située dans l’arrière-pays varois. Pendant plusieurs mois, environ 400 kg de cette drogue de synthèse y ont été fabriqués avant d’être découverts par les forces de l’ordre. Les matières premières, principalement importées de Chine, étaient acheminées par voie maritime puis routière jusqu’à des entreprises locales du Var, où le réseau bénéficiait de relais logistiques efficaces, selon les autorités judiciaires.
Le procureur de Marseille a estimé que le chiffre d’affaires lié à la revente au détail dépassait les 11 millions d’euros, pour un investissement initial d’environ 150 000 euros. L’opération judiciaire déclenchée lundi a conduit à l’interpellation de 15 personnes, essentiellement dans le Var. Parmi elles, un des principaux responsables a été arrêté en Belgique, à Liège, dans le cadre d’une coopération judiciaire internationale. Près de 200 militaires ont participé à cette opération à haut risque.
Cette enquête avait débuté plusieurs mois auparavant sous la supervision de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille et avait connu une accélération en juin 2024, après la saisie de 215 kg de méthamphétamine dans le Var. Cette prise exceptionnelle équivalait quasi à la totalité des saisies annuelles de cette drogue en France. Les deux personnes interpellées à cette occasion appartenaient à un réseau lié au banditisme local et entretenaient des connexions avec un cartel mexicain actif dans plusieurs pays européens.
Des échanges en cryptomonnaies et un réseau européen
Les enquêteurs ont identifié des filières de distribution impliquant des intermédiaires en Espagne et en Belgique. Ils ont également découvert l’usage de cryptomonnaies pour faciliter les transferts financiers liés au trafic.
Lors des perquisitions, les forces de l’ordre ont saisi des fonds en espèces, trois véhicules, des articles de maroquinerie haut de gamme, de nombreux téléphones portables ainsi que du matériel électronique utilisé pour détecter d’éventuels systèmes de surveillance des autorités.
Sur les quinze personnes interpellées, huit ont été mises en examen. Six d’entre elles ont été placées en détention provisoire tandis que deux relèvent d’un contrôle judiciaire strict.
Interventions connexes dans la région
Récemment, plusieurs autres affaires liées au trafic et à la délinquance organisée dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont été conclues, soulignant la mobilisation soutenue des forces de l’ordre dans la lutte contre ces réseaux.
