Jeudi, durant le pont de l’Ascension, une rave party non autorisée devait se tenir en plein cœur de la Lozère, à La Canourgue. Mais les 200 participants ont rencontré une résistance inattendue : celle des agriculteurs locaux, excédés, et non des forces de l’ordre. Trois semaines seulement après une rave party dans le Lot qui avait rassemblé près de 10 000 personnes, causant 25 tonnes de déchets et de nombreux dégâts pour les propriétaires des terres occupées, les agriculteurs de Lozère n’étaient pas disposés à laisser la situation se répéter.
Dès le petit matin, malgré une interdiction préfectorale, des paysans, soutenus par une branche des Jeunes Agriculteurs, ont bloqué les trois routes d’accès au site avec des bennes remplies d’herbe coupée. Trois tracteurs ont également investi la piste d’atterrissage désaffectée, empêchant l’installation de caravanes et d’équipements. Le matériel de sonorisation a été détruit et du lisier déversé sur le terrain.
Parallèlement, deux escadrons de gendarmes mobiles ont été appelés sur place par la préfecture pour encadrer la situation. La tension a rapidement monté lorsque, lors des confrontations, un tracteur a renversé une camionnette dans laquelle se trouvait une personne. Face à cet incident, certains organisateurs ont sorti des barres de fer en s’en prenant aux agriculteurs.
Après ces affrontements, le calme est revenu. La gendarmerie est restée sur place pour empêcher toute arrivée supplémentaire de fêtards jusqu’à lundi. La préfecture a confirmé, dans un communiqué en soirée, que la rave party avait été annulée. « En dépit de brefs accrochages en matinée entre festivaliers et opposants, l’ordre a été rétabli dans l’après-midi. La musique a été arrêtée en début de soirée, marquant la fin de l’événement et le départ progressif des participants en état de conduire. »
Les teufeurs dans la rue pour défendre un mouvement contesté
Les rassemblements de teufeurs continuent de susciter des réactions partagées, entre contestation et revendications de reconnaissance. Ces événements, parfois perçus comme une nuisance, sont aussi des expressions culturelles revendiquées par leurs acteurs.