Une assistante maternelle de Bayonne a été condamnée à cinq ans de prison, dont deux avec sursis probatoire, pour des violences répétées sur plusieurs enfants de 8 à 21 mois entre 2020 et 2024. Elle est également interdite d’exercer toute activité liée à la garde d’enfants.
Les faits ayant motivé cette condamnation comprennent notamment des agressions physiques graves, deux enfants ayant subi des fractures. L’ex-nounou se trouvait en détention provisoire depuis avril 2024, après plusieurs signalements et plaintes.
Un passé marqué par des alertes ignorées
L’enquête, déclenchée suite à la plainte d’un père en 2024, a révélé un long parcours semé de signalements restés sans suite. En 2016, une main courante avait été déposée après que la nounou ait laissé deux enfants seuls dans une voiture exposée au soleil. En 2017, sous sa surveillance, un enfant est décédé dans des circonstances qualifiées d’accidentelles, mais une procédure judiciaire pour violences volontaires ayant causé la mort sans intention de la donner est toujours en cours.
Son agrément avait été retiré en 2018, mais lui avait été renouvelé en 2019. En 2020, une fracture inexpliquée de la malléole d’une fillette de 10 mois sous sa garde entraînera à nouveau le retrait de son agrément. Malgré cette mesure, elle a poursuivi ses prestations via une plateforme en ligne, qui ne requiert ni agrément ni formation pour la garde au domicile des parents.
Le silence institutionnel dénoncé
Le procureur Jean-François Belot a sévèrement critiqué le manque de suivi des institutions : « Elle met les institutions dans une situation qu’on a du mal à expliquer aujourd’hui. Le retrait de son agrément n’est pas accompagné d’une autre sanction, alors que les faits auraient pu faire l’objet d’un signalement. Il n’en a rien été. Elle fait paraître quelques mois plus tard des annonces pour la garde d’enfants. »
Ce n’est qu’en 2024, après la découverte d’une fracture inexpliquée sur un nourrisson, qu’une famille installe des caméras de vidéosurveillance au domicile. Les enregistrements révèlent des scènes où la nounou crie sur les enfants et les manipule avec violence, apportant ainsi des preuves décisives des maltraitances.
