Marseille : Garde à vue de commissaires après vol de cocaïne

par Olivier
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Marseille : Garde à vue de commissaires après vol de cocaïne
France

Photo de Mathilde Durand M.D.

Le scandale au sein de l’Office antistupéfiants (Ofast) marseillais ne cesse de s’aggraver. Lundi, deux commissaires, chefs du service antidrogue local, ont été placés en garde à vue dans les locaux de l’IGPN, la police des polices. Ils sont entendus dans le cadre d’une information judiciaire pour « importation et trafic de stupéfiants en bande organisée », « faux en écriture publique » et « atteinte à la vie privée ».

Depuis l’échec de l’opération « Trident », conduite par l’antenne marseillaise de l’Ofast, deux indicateurs et trois enquêteurs ont déjà été mis en examen, notamment pour trafic de drogues en bande organisée et blanchiment.

L’échec de la « livraison surveillée »

Cette affaire complexe remonte à la fin de l’année 2022, lorsque l’Ofast de Marseille reçoit un signalement de la DEA américaine au sujet d’une cargaison imminente de près de 400 kg de cocaïne, dissimulée dans un conteneur de bananes en provenance de Colombie.

Les enquêteurs, en accord avec les magistrats, organisent alors une « livraison surveillée » en mars 2023. L’objectif était de laisser passer la drogue afin de surveiller la distribution, identifier les trafiquants et démanteler le réseau. Leur cible principale : Mohamed Djeha, alias « Mimo », chef du réseau de la cité de la Castellane, arrêté en 2023 en Algérie.

La cocaïne délaissée par les narcotrafiquants marseillais

Premier revers : Mohamed Djeha ne manifeste aucun intérêt pour cette cargaison. Les enquêteurs tentent alors de revendre la cocaïne auprès d’autres réseaux via leurs indicateurs, mais la situation dégénère. Aucun trafiquant majeur n’est identifié et la cocaïne disparaît progressivement. Finissant sur un constat déconcertant, un seul kilogramme de drogue sera retrouvé lors d’une perquisition.

Ajoutant à cette débâcle, un serrurier de l’Ofast révèle des soupçons de corruption, évoquant la remise d’un sac contenant 500 000 euros en liquide au major de police chargé de piloter la livraison surveillée. Une enquête judiciaire est ouverte en 2024.

Ces nouvelles gardes à vue visent à déterminer le rôle de la hiérarchie de l’Ofast Marseille dans cet échec, d’autant que certains mis en examen affirment avoir agi avec l’aval de leurs supérieurs. Par ailleurs, l’enquête met en lumière de profondes dissensions internes entre l’antenne marseillaise et l’échelon central de l’Ofast à Nanterre.

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