L.F.
France Inter a récemment annoncé des changements majeurs pour la rentrée, parmi lesquels la transformation de l’émission « Secrets d’info » en un format mensuel au lieu d’hebdomadaire, comme rapporté par Le Nouvel Observateur. Cette décision ne fait pas suite à une baisse d’audience, puisque l’émission réunissait encore 1,6 million d’auditeurs tous les samedis.
Désormais, « Secrets d’info » ne sera plus diffusée qu’un dimanche par mois au sein de l’émission Interception, désormais animée par Fabienne Sintes. Ce bouleversement soulève la question des raisons de cette réduction de fréquence. Il semblerait que le format d’investigation ne soit plus pleinement apprécié par la direction de la radio, qui cherche à éviter les risques de pressions extérieures.
Pas « un simple ajustement de grille »
Cette évolution provoque une vive inquiétude au sein de la cellule d’investigation, qui redoute une atteinte supplémentaire à l’indépendance éditoriale de France Inter. Dans un communiqué consulté par Libération, ils dénoncent un affaiblissement manifeste de la seule émission d’investigation du service public radiophonique, soulignant que ce changement ne saurait être réduit à un simple ajustement de la programmation.
De son côté, la directrice de l’information, Céline Pigalle, a expliqué que les journalistes, très sollicités par l’émission hebdomadaire, n’avaient pas toujours la possibilité de traiter en profondeur des sujets chauds d’actualité. Elle assure toutefois que le temps consacré aux enquêtes sera préservé et que la signature « cellule d’investigation » demeurera intacte.
Lancé en 2014 par Jacques Monin puis Benoît Collombat, « Secrets d’info » s’est distingué par ses enquêtes révélant de nombreux scandales, notamment sur la pollution de l’eau ou des affaires liées à des personnalités publiques comme l’abbé Pierre. L’émission a acquis une réputation solide et une place de choix dans le paysage médiatique français par la qualité de son journalisme d’investigation.
Cette décision marque un tournant dans la manière dont France Inter entend gérer ses programmes d’investigation, suscitant débat et attention quant à l’avenir du journalisme d’investigation au sein des radios publiques françaises.
