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Alors que les règles d’utilisation des titres-restaurants vont encore évoluer, une grande question se pose : est-il plus avantageux de bénéficier de ces titres ou d’avoir un salaire plus élevé ? Malgré certaines contraintes liées à leur usage, une majorité de salariés trouvent qu’ils présentent un intérêt notable. Cependant, certains préfèrent un salaire supérieur, citant des restrictions d’utilisation et la qualité des repas faits maison comme arguments majeurs.
En France, si un nombre croissant d’entreprises propose des titres-restaurants à leurs employés, leur généralisation reste limitée. Selon la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR), environ 5,4 millions de salariés en bénéficiaient en 2023, soit à peine 20 % des 27 millions de salariés. Une situation où ceux qui n’en ont pas en désirent, tandis que certains bénéficiaires en critiquent les limites.
Le calcul financier à l’appui
Pour de nombreux salariés, les titres-restaurants représentent un gain réel de pouvoir d’achat. Fabrice explique que même si la part salariale est déduite du salaire net, cette « perte » est compensée par la contribution de l’employeur. Pour lui, cela donne plus de pouvoir d’achat avec les titres-restaurants qu’avec une somme équivalente en salaire.
Cyril et Laëtitia soulignent que les titres-restaurants ne sont pas soumis à l’impôt, contrairement à une augmentation de salaire. En général, l’entreprise finance 50 % de la valeur des titres, mais certaines employeurs vont jusqu’à 60 %, comme le notent Amélie et Blandine.
Julie, qui paye 40 % du montant des tickets à 12 euros, confirme que pour elle, c’est plus intéressant que de recevoir 120 euros en plus soumis à l’impôt. Frédérik, de son côté, préfère son nouveau système où il paye 4,50 euros pour un ticket de 10 euros, par rapport à une prime de panier plus faible dans son précédent emploi.
Les partisans inconditionnels des titres-restaurants
Au-delà des chiffres, les titres-restaurants ouvrent de nouvelles possibilités alimentaires. Fabrice rappelle qu’ils permettent d’acheter tous types de produits alimentaires sans restriction. Amélie en consacre la moitié chez le primeur pour des fruits et légumes frais de saison, et l’autre moitié pour aller au restaurant, ce qui lui permet de mieux manger qu’avant.
Blandine considère ces titres comme une garantie d’accès à une alimentation de qualité, un luxe qu’elle pourrait perdre autrement. Eden, coiffeuse de 19 ans, confie qu’elle ne pourrait pas se faire plaisir au restaurant sans eux, tandis que Maëva en profite pour déjeuner à l’extérieur chaque midi. Pour Julie, ils allègent aussi la note lors des sorties entre amis ou en couple.
Les partisans d’une augmentation salariale
À l’opposé, certains rejettent les titres-restaurants, évoquant des arguments divers. Certains, comme Claire et Loïc, privilégient un salaire plus élevé en raison des cotisations retraites, argument également soutenu par Alexandre, qui espère une meilleure pension future.
La contrainte d’utilisation est un point fréquemment avancé. Pauline déplore la limite de deux tickets par panier dans les supermarchés, ce qui l’oblige à faire ses courses quotidiennement. Roberto et Mickaël préfèrent la liberté d’utilisation de l’argent, qui n’est soumis à aucune date de péremption ni restriction, un argument renforcé par le fait que près de 5 % des titres-restaurants sont perdus ou périmés selon la CNTR.
Enfin, certains dénoncent l’incitation à la malbouffe ou aux restaurants. Natacha affirme que les plats faits maison sont moins chers et meilleurs. Alexandre partage cette opinion, préférant préparer lui-même ses repas plutôt que d’acheter des produits transformés.
Yann, ancien fervent utilisateur des titres-restaurants, reconnaît qu’avec de l’argent sur son compte, il ferait plus attention à ses choix alimentaires et dépenserait moins. Marie ajoute que manger au restaurant revient toujours plus cher.
