Sébastien Jibrayel, élu du Parti socialiste (PS) au sein de la majorité municipale de Marseille, a été condamné ce jeudi à une peine de prison avec sursis, sans peine d’inéligibilité, pour des actes de violence commis contre deux militants de La France insoumise (LFI) qui collait des affiches. Le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé une peine d’un an de prison avec sursis assortie d’une amende de 5 000 euros.
Cette affaire avait conduit en mars le maire divers gauche, Benoît Payan, à suspendre la délégation aux Sports de Sébastien Jibrayel ainsi que l’ensemble de ses responsabilités municipales, en attendant ce jugement.
Me Benjamin Liautaud, avocat de l’élu PS, a souligné que « la peine prononcée est bien inférieure à la peine qui avait été requise » et surtout qu’aucune inéligibilité n’a été prononcée, un point crucial à moins d’un an des élections municipales. Il a indiqué se réserver le droit de faire appel. À l’audience fin mai, le procureur avait requis 24 mois de prison avec sursis, accompagnés d’une privation des droits civiques pendant trois ans.
Les violences filmées contre les militants LFI
Sébastien Jibrayel, poursuivi avec son père Henri Jibrayel, ancien député PS, ainsi que deux autres hommes, était accusé d’avoir commis des violences en réunion ayant entraîné une incapacité temporaire de travail n’excédant pas huit jours, à l’encontre de deux militants LFI, le 18 janvier.
Les images de vidéosurveillance diffusées lors de l’audience montrent deux militants LFI en train de décoller des affiches devant une école. Un attroupement se forme autour d’eux, et l’un des militants est sévèrement agressé : gifles, coups de poing et coups de pied sont portés.
Sébastien et Henri Jibrayel apparaissent sur les images, arrivant en voiture, se mêlant brièvement à l’attroupement avant de repartir. Henri Jibrayel a été condamné à six mois de prison avec sursis, tout comme Lyece Choulak, conseiller d’arrondissement des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Le quatrième homme impliqué a écopé d’un an de prison avec sursis, assorti d’un sursis probatoire de trois ans et d’une amende de 500 euros.
Des violences qualifiées « d’intolérables »
Du côté des victimes, l’avocat Yones Taguelmint a déclaré qu’ils « prennent acte » des condamnations, bien que moins sévères que les réquisitions initiales. Cependant, ils se disent « satisfaits d’avoir été reconnus en qualité de victimes sur l’ensemble des faits, impliquant tous les prévenus ayant porté des coups ». Ces violences se sont déroulées dans la circonscription du député LFI de Marseille, Sébastien Delogu, qui avait dénoncé dès janvier ces actes « intolérables ».
