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Les images du visage ensanglanté et tuméfié de Soraya Riffy illustrent l’extrême brutalité de l’agression qu’elle a subie vendredi soir à son domicile dans le 9e arrondissement de Marseille. Cette influenceuse âgée de 30 ans, suivie par un million d’abonnés sur Instagram, a été victime d’un homejacking particulièrement violent : elle a été ligotée, aspergée de produits ménagers, frappée à plusieurs reprises et menacée. Elle redoute également avoir été victime d’un viol alors qu’elle était inconsciente.
Son avocat, Me Tom Michel, souligne l’ampleur du traumatisme subi, physique mais aussi psychologique : « Elle a été massacrée, physiquement mais également psychologiquement. Ne pas savoir ce qu’il s’est passé après qu’elle a perdu connaissance est une souffrance terrible. » La jeune femme a porté plainte pour vol avec violences et viol.
D’après le témoignage reporté dans sa plainte, Soraya répondait à certains abonnés sur son téléphone quand quelqu’un a sonné à sa porte. Ne voyant personne dans l’œilleton, elle ouvre pourtant la porte et découvre un hall vide. Un homme, aux allures soignées et polies, frappe alors à la porte extérieure en prétendant avoir oublié ses clés. Elle lui ouvre, puis se retourne pour rentrer chez elle, mais est violemment frappée au visage sur le seuil. Un coup de poing au nez la fait tomber. Un second individu, vêtu tout en noir et à capuche, rejoint rapidement ce premier agresseur. Tous deux entrent dans le domicile, entraînant Soraya avec eux.
Menaces et violences extrêmes
Soraya est bâillonnée avec du scotch et ligotée au niveau de la gorge, des mains et des pieds. L’un des agresseurs, l’homme en noir arrivé en second, profère des menaces obscènes, avant que son complice le calme pour qu’il laisse faire sa « mission » sans interruption. Cet homme en noir quitte finalement les lieux.
La victime raconte avoir vu plusieurs couteaux détenus par l’agresseur alors qu’elle était retenue captive. « Comme je bougeais trop, il s’est énervé et m’a posé une arme de poing sur la tempe. Il m’a demandé d’arrêter sinon il me tuerait », rapporte-t-elle. Elle a été maintenue sous surveillance constante, tirée de pièce en pièce par le criminel qui fouillait son appartement.
Le scotch étant trop serré, Soraya commence à suffoquer, ce qui lui provoque des convulsions et une perte de connaissance. « Ma cliente est incapable de dire combien de temps elle a perdu connaissance, il y a des pans entiers de la soirée dont elle ne se rappelle plus », indique son avocat. Elle présente en outre des traces et griffures permettant de supposer une possible agression sexuelle. Des expertises sont actuellement en cours.
Des produits ménagers répandus sur son corps
Lorsque les agresseurs la retrouvent inconsciente, l’homme en noir défait ses liens avec un cutter pour les remettre ensuite, plus lâches. Après avoir minutieusement fouillé son appartement, il réclame 50 000 euros, persuadé que la victime possède cette somme en liquide chez elle. Soraya propose alors qu’il prenne sa voiture contenant son portefeuille, ce qu’il accepte à condition que le portefeuille soit bien présent, sous peine d’être tuée.
Avant de partir, le criminel asperge la jeune femme d’eau de javel et d’autres produits ménagers. Grâce à ces substances, Soraya parvient à se libérer partiellement des liens et trouve refuge chez un voisin qui appelle les secours et l’aide à enlever ses derniers liens.
Selon son avocat, elle souffre de multiples fractures, notamment au nez et aux pommettes, ainsi que de nombreux hématomes et griffures. En avril, elle avait déjà été agressée avec fracture du nez lors d’un incident survenu dans un contexte totalement différent, mais aucun lien direct n’a été établi entre les deux affaires.
Le préjudice matériel n’est pas encore totalement évalué, mais parmi les objets disparus figurent une montre Rolex, un bracelet Cartier, plusieurs sacs contrefaits ainsi que ses clés de voiture et d’appartement. La voiture a été ouverte mais se trouvait toujours sur le parking.
