Les flammes ont dévasté récemment une grande partie du sud de la France, touchant particulièrement le département de l’Hérault où plusieurs centaines d’hectares de végétation sont partis en fumée ces derniers jours. Le 5 juillet dernier, les gendarmes ont interpellé un homme de 30 ans suspecté d’avoir provoqué 31 départs de feu dans cette région.
Selon le capitaine Olivier Esseul, adjoint au commandant de la compagnie de gendarmerie de Lodève, « neuf fois sur dix, les causes d’un incendie sont d’origine humaine. Parfois, ce sont des personnes qui jettent leurs mégots ou font des barbecues dans des zones où le feu est interdit. Mais dans 30 % des cas, les incendies ont une origine criminelle ». Le pyromane arrêté a reconnu avoir agi pour satisfaire ses pulsions lors de sa garde à vue. Il a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès, prévu en août.
Fin juin, plusieurs incendies ont éclaté sur les communes de Le Pouget, Saint-Pargoire, Puilacher et Vendémian, à l’ouest de Montpellier. Dans la nuit du 4 juillet, alors que les pompiers intervenaient, ils ont surpris un véhicule quitter rapidement les lieux du sinistre. Alertés, les gendarmes ont retrouvé cette voiture à proximité et, au cours de leurs investigations, plusieurs témoins ont signalé l’avoir vue autour d’autres départs de feux. Le propriétaire du véhicule a finalement été interpellé et a avoué les faits.
Jusqu’alors inconnu de la justice, le suspect a expliqué avoir mis le feu pour répondre à des pulsions internes. Il a déclaré : « s’il n’avait pas été interpellé, il aurait continué jusqu’à ce qu’il soit arrêté ». Une expertise psychiatrique est prévue avant le procès. L’homme agissait principalement lorsqu’il se rendait chez ses parents, résidant dans la zone touchée. « Il avait son briquet, s’arrêtait et allumait le feu », précise le capitaine Esseul. Plus d’une dizaine d’hectares de végétation ont été ainsi détruits.
Ce pyromane est désormais neutralisé, mais les autorités restent vigilantes, conscientes que d’autres incendiaires courent toujours. Récemment, deux départs de feu ont été détectés près d’un camping sur les rives du lac du Salagou. L’adjoint au commandant de la gendarmerie de Lodève déplore : « on sait qu’on n’est malheureusement pas face à des incendies accidentels ».
Pour chaque sinistre, une cellule technique recherche les causes de l’incendie, réunissant un pompier, un agent de l’Office national des forêts et un gendarme spécialisé en investigation criminelle. Ce dernier est formé pour déterminer le point exact de départ du feu en tenant compte de paramètres tels que le vent, l’humidité, la nature des végétaux et la vitesse de propagation des flammes. Les gendarmes fouillent minutieusement la zone affectée à la recherche d’éventuels indices matériels résistants au feu, comme des mégots, des fragments de verre ou des tissus. Chaque élément recueilli est saisi et analysé afin de détecter la présence d’accélérants ou combustibles susceptibles d’indiquer une cause criminelle ou accidentelle.
Souvent, ces incendies sont imputables à « l’inconscience des gens » selon le capitaine Esseul, qui souligne que la vigilance est d’autant plus cruciale en période de vent et de fortes chaleurs. Les gendarmes multiplient alors les patrouilles pour prévenir les départs de feu et, si besoin, verbaliser les infractions.
