
Avant d’être reconnu comme l’un des tueurs les plus tristement célèbres des États-Unis, Ed Gein, surnommé le Boucher de Plainfield, menait une vie discrète dans une ferme isolée près de Plainfield, dans le Wisconsin. En 1957, la propriétaire d’un commerce local, Bernice Worden, disparut mystérieusement, incitant la police de Plainfield à fouiller la maison de Gein. Ce qu’ils découvrirent dépassait de loin leurs attentes : au lieu d’une maison rurale paisible, ils mirent au jour un véritable lieu de cauchemar désormais surnommé « la maison du meurtrier Ed Gein ».
Le domicile recelait des indices macabres ayant inspiré plusieurs œuvres cultes du genre horrifique, notamment le classique de 1960 d’Alfred Hitchcock, Psycho, la saga gore The Texas Chainsaw Massacre, ainsi que le thriller psychologique Le Silence des Agneaux. Plus précisément, le personnage de Norman Bates fut directement inspiré par Gein, notamment ses comportements terrifiants et ses motivations glaçantes, enracinés dans cette ferme aux airs trompeurs. Mais que reste-t-il aujourd’hui de cette sinistre bâtisse ? L’histoire de la maison suit autant de rebondissements que celle du tueur lui-même.

Au fil des ans, Ed Gein vécut seul dans cette ferme, suite au décès de son père violent, de son frère dans un incendie mystérieux, et de sa mère, à laquelle il était très attaché. La mort de cette dernière bouleversa profondément Gein, déclenchant une série d’événements horribles. Lorsque la police fouilla la maison à la recherche de Bernice Worden, elle tomba sur un spectacle effroyable : des meubles fabriqués à partir de restes humains, des vêtements confectionnés dans des morceaux de peau, des ossements éparpillés, des preuves de nécrophilie, et le corps décapité de Worden. Au total, les restes de dix femmes furent retrouvés, dont plusieurs avaient été exhumés de leurs tombes par Gein lui-même.
Ce dernier admit avoir tué deux femmes, Bernice Worden et Mary Hogan, avec l’intention macabre de créer un costume en peau humaine. Sur plusieurs années, à partir de la disparition de sa mère, Gein développa l’obsession de façonner une figure maternelle à partir des corps féminins, qu’il pouvait ensuite « porter » pour assouvir ses sombres pulsions.

Face à l’horreur des faits révélés, l’affaire Ed Gein défraya rapidement la chronique. Jugé initialement incapable de comparaître en justice, il fut placé sous surveillance psychiatrique. Ne semblant pas pleinement conscient de ses actes, Gein fut finalement déclaré coupable en 1968 mais jugé fou, souffrant apparemment de schizophrénie, et condamné à passer le restant de ses jours dans un établissement psychiatrique. Il mourut en 1984, des suites d’un cancer.
Quant à sa maison, un sinistre événement survint une décennie avant son procès : la ferme fut détruite par un incendie dont l’origine ne fut jamais formellement élucidée, même si tout laissait penser à un acte criminel. Suite à ce drame, la propriété fut vendue et ses possessions dispersées lors d’une vente aux enchères. Des projets d’ouverture au public furent évoqués, mais aucun ne se concrétisa véritablement. Depuis, le terrain a changé plusieurs fois de propriétaire et demeure aujourd’hui une propriété privée, marquée par le lourd passé de ses anciens habitants.
