La mort d’un nourrisson retrouvé blessé au sol dans un service de néonatalogie du CHU de Lille serait liée à un traumatisme « compatible avec une chute au sol », a indiqué le parquet de Lille, confirmant qu’un enfant a été vu près du berceau au moment des faits. Selon les premiers éléments de l’enquête, « Le nourrisson est décédé d’un traumatisme cranio-encéphalique très sévère », a précisé la procureure de la République Carole Etienne.
Les faits se sont déroulés le 11 juillet en fin de matinée au sein du service de néonatologie de l’hôpital Jeanne de Flandre, l’une des principales maternités de la région : une petite fille de cinq jours, née prématurée, a été retrouvée inerte au sol dans une chambre de soin. Elle est décédée le mardi suivant.
Un enfant de 6 ans vu à proximité du berceau
La procureure a confirmé, en accord avec les déclarations de la famille du nourrisson, qu’un « enfant de six ans, membre d’une autre famille, a effectivement été vu à proximité du berceau et de l’enfant au sol ». Ce frère d’un autre bébé hospitalisé dans le service avait un comportement perturbateur. L’enquête ouverte pour « recherche des causes de la mort » se poursuit par de nombreuses diligences et auditions, selon le parquet.
Le centre hospitalier a évoqué dans un communiqué un « événement exceptionnel particulièrement grave et bouleversant, non lié aux soins ». Il a pris « des mesures de stricte limitation des visites au sein des unités de néonatologie » et mis en place un soutien psychologique.
La famille du nourrisson, qui n’a pas encore décidé de porter plainte, a appelé l’hôpital à « assumer sa responsabilité » afin que « cela n’arrive plus jamais ».
Un « appel à témoins » lancé aux parents
La famille déplore notamment « la vétusté des locaux », selon Karima Farhi, cousine du père du bébé. Elle souligne que les infirmières ne disposent pas de vitres permettant de surveiller en permanence les enfants hospitalisés à distance de leurs mères et confiés à leur responsabilité.
Elle insiste également sur le fait que le personnel médical avait été prévenu du « comportement anormal depuis plusieurs jours » du garçonnet, déjà vu à proximité de la petite Zayneb, qu’il appelait « ma poupée ». Pourtant, sa présence dans le service le 11 juillet en fin de matinée, alors que les visites n’y sont autorisées qu’à partir de midi, n’a pas été empêchée.
La famille a lancé un « appel à témoins » aux parents dont les enfants ont été hospitalisés à Jeanne de Flandre et qui auraient pu constater ou vivre le manque de sécurité et de surveillance des bébés, les invitant à contacter le parquet de Lille.
