En juin dernier, la superstar de la NBA LeBron James a mandaté ses avocats pour adresser une mise en demeure aux plateformes FlickUp et Interlink AI. Ces services, spécialisés dans la création et la diffusion de vidéos générées par intelligence artificielle, étaient à l’origine de nombreuses séquences virales utilisant son image.
Comme d’autres basketteurs célèbres tels que Stephen Curry et Nikola Jokić, LeBron James est devenu malgré lui une cible privilégiée des « brainrot », ces vidéos absurdes et volontairement bâclées engrangeant des millions de vues sur les réseaux sociaux.
Une tendance encouragée
Sur Instagram, il est ainsi possible de découvrir la star des Lakers enceinte, appelant Stephen Curry à « venir vite » car leur bébé est sur le point de naître. Dans une autre vidéo, LeBron est imaginé sans-abri dans une scène où le rappeur P. Diddy agresse sexuellement Stephen Curry.
Cette tendance controversée repose notamment sur la plateforme FlickUp, qui se présente comme le « YouTube des vidéos IA », ainsi que sur l’un de ses créateurs : Interlink AI. « En collaboration avec Interlink, nous avions fait la promotion d’un modèle d’IA entraîné sur LeBron James et quelques autres joueurs de basket emblématiques », a reconnu Jason Stacks, le fondateur de FlickUp.
Des mesures prises
Depuis, la situation a radicalement changé. Au moins trois comptes Instagram qui publiaient des vidéos mettant en scène LeBron James ont été supprimés par la plateforme. Jason Stacks a décidé de prendre très au sérieux la lettre envoyée par le cabinet d’avocats.
« Je suis foutu », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur le réseau social, soulignant qu’il s’agissait d’une lettre émanant de l’un des plus grands joueurs de NBA de tous les temps. Pour éviter tout problème futur, il a notamment supprimé tous les modèles permettant de générer des personnalités réelles sur FlickUp.
« L’intelligence artificielle générative est le ‘Far West’ en matière de droits d’auteur et de propriété intellectuelle, mais nous nous engageons à être du bon côté de ce changement », a conclu le jeune entrepreneur.
Ce n’est pas la première fois que des célébrités demandent l’interdiction de vidéos générées par IA les représentant. Par exemple, Taylor Swift a déjà été victime de deepfakes à caractère pornographique tandis que Scarlett Johansson a été la cible d’une fausse vidéo la montrant réagir aux propos antisémites de Kanye West.