« Je n’aurais jamais pensé tomber sur tout ça. » Maria*, 19 ans, est la jeune femme à l’origine de l’arrestation puis de la mise en examen de l’infirmière soupçonnée d’agressions sexuelles sur des nourrissons à l’hôpital de Montreuil, ainsi que de celle de l’ex-conjoint de cette dernière. Ce mardi 5 août, elle a détaillé, dans une interview accordée à France Inter, comment elle a découvert cette affaire dramatique et a décidé de lancer l’alerte.
C’est sur le réseau social X que Maria* fait la connaissance d’un homme de 28 ans. Dans un premier temps, leurs échanges portent sur leurs difficultés à vivre seuls. Maria* décrit cet homme comme un « mec normal sur Twitter, rien de plus, rien de moins ». Cependant, au fil des discussions, la teneur des échanges évolue et l’homme commence à lui envoyer des contenus à caractère sexuel, puis pédopornographique.
Des vidéos choquantes révélées
« Au premier abord, il ne parlait pas de pédophilie, mais plus tard, il a évoqué une fille qui joue avec des bébés à l’hôpital », explique Maria*. L’homme lui envoie des vidéos qui la bouleversent profondément.
Un peu après, il lui conseille de suivre un second compte sur X, où il publie des vidéos de ses relations sexuelles. Curieuse, Maria* décide d’aller plus loin, pour comprendre sa pensée et ses motivations. Pendant trois jours, il lui envoie plusieurs vidéos, notamment une avec trois bébés et deux femmes. Il lui confie être excité par la présence et les pleurs des nourrissons, ce qui dégoûte profondément la jeune femme.
« J’étais incapable de manger, de dormir tranquillement », confie-t-elle, bouleversée.
Un acte de courage face à la pédocriminalité
Consciente de la gravité des contenus reçus, Maria* fait preuve de sang-froid en enregistrant les messages et les vidéos. Elle contacte alors l’association AlertsPédo via le réseau social X, une organisation qui lutte contre la pédocriminalité en France. L’association l’aide à identifier les auteurs des vidéos.
Par ailleurs, Maria* relaie ses alertes sur plusieurs réseaux sociaux, notamment TikTok, suscitant une large émotion. Cette mobilisation a notamment poussé l’autrice des agressions à se dénoncer elle-même auprès du commissariat de Clichy-sous-Bois, le 30 juillet dernier.
