Enquête et mise en examen
Quatre policiers ont été mis en examen pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique » après l’interpellation, en janvier 2024, d’un homme à Montfermeil. Au cours de l’intervention, ces agents ont eu recours au pistolet à impulsion électrique (PIE) à plusieurs reprises : la victime a reçu une dizaine de décharges.
Le trentenaire est décédé le lendemain des faits, après avoir subi deux arrêts cardiorespiratoires et avoir été placé dans le coma. Selon le rapport médico-légal, un lien a été établi entre l’usage répété du taser et le décès de Kyllian Samathi, âgé de 30 ans au moment des faits. Deux autres policiers impliqués ont été placés sous le statut de témoin assisté.
Au total, six des 18 fonctionnaires présents lors de l’intervention ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique.
Déroulé de l’interpellation à Montfermeil
Dans la nuit du 4 janvier 2024, peu après minuit, une importante présence policière est intervenue dans une épicerie de Montfermeil pour interpeller l’employé en cause. Le procureur de Bobigny a décrit l’homme comme étant dans un état de surexcitation et d’agressivité.
Les procès-verbaux des forces de l’ordre indiquent que l’individu résistait violemment : il aurait tenté de s’emparer de l’arme d’un policier, de saisir une bouteille potentiellement utilisable comme projectile et d’infliger des coups aux agents présents. Le trentenaire aurait fait tomber au sol un policier et l’aurait mordu au point de provoquer une fracture à un doigt.
Le lendemain du décès, plusieurs témoins présents sur place ont affirmé que la victime avait été « tabassée » et ont assuré que la brigade anti-criminalité, première sur les lieux, était intervenue de sa propre initiative, ce qui contredit un premier récit des faits fourni par les autorités.