Une livraison de 1,7 tonne de protoxyde d’azote, gaz prisé pour ses effets psychoactifs, a été interceptée mardi à Cenon dans l’agglomération bordelaise. Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Utilisé en médecine ou en cuisine, le protoxyde d’azote est recherché pour ses effets psychoactifs brefs une fois inhalé, le plus souvent via des ballons de baudruche gonflés par des capsules ou des bonbonnes.
Sa consommation concerne, chez les adultes, essentiellement les jeunes majeurs : 13,7 % des 18-24 ans en ont consommé au moins une fois dans leur vie, selon des données transmises en octobre. Santé publique France évoque des cas d’intoxication en augmentation constante.
Un marché très lucratif
Le protoxyde d’azote présente divers risques : asphyxie, perte de connaissance, brûlures, voire complications neurologiques, cardiovasculaires ou symptômes psychiatriques. « Ce gaz dit “hilarant” peut entraîner une dépendance ainsi que des complications sévères, parfois irréversibles, sur le système nerveux et le système cardiovasculaire (cœur et vaisseaux) en cas de prises répétées et/ou en grande quantité », précise Santé publique France.
Une loi adoptée en mai 2021 a interdit la vente de ce psychotrope aux mineurs ainsi que dans les débits de boissons et les bureaux de tabac. Pourtant, le « proto » s’achète en grande quantité et à bas coût via des sites de revente et des comptes Snapchat proposant des livraisons à domicile. En 2024, d’importantes saisies avaient déjà été effectuées : 31 tonnes en Seine‑Saint‑Denis en avril et 21 tonnes en juillet dans la banlieue Est de Lyon.
