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Un moment de panique a éclaté mardi après‑midi dans le centre‑ville de Marseille, dans le quartier de Belsunce, non loin du Vieux‑Port. Une attaque au couteau à Marseille a fait cinq blessés ; l’auteur, un homme abattu par la police, a succombé malgré des tentatives de réanimation, a indiqué le procureur de la République, Nicolas Bessone.
Un litige autour d’une expulsion soupçonné
Le suspect, de nationalité tunisienne et en situation régulière sur le territoire, était connu des services de police et de la justice. Il résidait à l’hôtel Amira, situé aux abords du quartier de Belsunce, d’où il venait d’être expulsé pour non‑paiement du loyer. Le procureur évoque ce départ de l’hôtel comme le point de départ du « périple meurtrier » de l’auteur.
De retour dans son ancienne chambre, au premier étage, il a poignardé un client au niveau du flanc. Cette victime, prise en charge par les secours, est hospitalisée dans un état critique. L’auteur s’est ensuite rendu au rez‑de‑chaussée, s’en prenant au gérant de l’hôtel puis à son fils, qui a été blessé au dos. Ces deux personnes ont été hospitalisées en urgence relative.
Poursuivant sa course dans la rue, l’agresseur, armé d’une matraque et de deux couteaux, s’est rendu dans un établissement de restauration rapide où il a tenté d’atteindre le gérant puis des clients. Mis en fuite par ceux‑ci, il a débouché sur le cours Belsunce et a tenté, « à l’aveugle », de frapper des passants : deux personnes ont été blessées au visage.
Une enquête ouverte
Une patrouille de police est intervenue alors que la scène se déroulait. Une vidéo filmée par un témoin et largement diffusée montre quatre fonctionnaires en tenue civile braquant leur arme sur le suspect, au niveau de la terrasse du fast‑food Istanbul City, en lui demandant de jeter son arme. Le suspect n’a pas obtempéré et s’est avancé vers les policiers, les bras levés, qui ont fait usage de leur arme. L’assaillant a été déclaré mort à 15h26 malgré les tentatives de réanimation, a précisé le magistrat.
Le procureur a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « tentative d’homicide volontaire » et « tentative d’homicide volontaire sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Les investigations ont été confiées à la police judiciaire ; l’IGPN a également été saisie. Des analyses vidéo sont en cours pour déterminer si le suspect a prononcé « Allah Akbar » au moment de l’affrontement avec les forces de l’ordre. Un témoin a déclaré avoir entendu cette expression.
De premières réactions politiques
En fin de journée, le périmètre était bouclé et deux lignes de tramway ont été interrompues sur une partie de leur parcours. Une tente de la police scientifique avait été installée devant le fast‑food et des bâches recouvraient la terrasse.
Présent sur les lieux, le maire de Marseille, Benoît Payan, a exprimé son soutien « à l’ensemble des personnes touchées par l’ignoble agression au couteau survenue à Belsunce aujourd’hui », remerciant les policiers pour leur intervention. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, devait se rendre sur place en soirée.
Les réactions politiques ont été nombreuses : Martine Vassal a déploré que « Marseille soit à nouveau défigurée par l’insécurité » en ce jour de rentrée scolaire ; le président de la Région, Renaud Muselier, a salué la réaction des forces de l’ordre, estimant qu’elles avaient « sauvé des vies en mettant hors d’état de nuire un assassin ». Christian Estrosi a dénoncé une nouvelle attaque au couteau, tandis que Franck Allisio a critiqué la situation sécuritaire de la ville.