Accusations de Viol Contre un Dessinateur de la BD Pelicot

par Olivier
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Accusations de Viol Contre un Dessinateur de la BD Pelicot
France

Quelques mois seulement après la parution de la bande dessinée Notre affaire. Une BD de combat et d’espoir (éd. L’Iconoclaste), consacrée à l’affaire Gisèle Pelicot et conçue pour faire avancer le débat public sur le consentement et la culture du viol, l’ouvrage est rattrapé par des accusations de violences conjugales visant l’un de ses vingt-sept dessinateurs.

Le témoignage de l’ex-compagne

Dès le lendemain de la sortie, Flore Baudry a publié un long témoignage sur Instagram, dénonçant « les violences physiques, psychologiques et sexuelles » qu’elle attribue à son ancien compagnon, Hippolyte. « J’ai été victime, déclare-t-elle. Oui, d’un homme que tous pensent être le visage incarné de la gentillesse et de l’humanité. D’un homme, certes, talentueux, mais qui m’a fait vivre violences, maltraitances et racisme. Aujourd’hui, c’est un uppercut que je viens de me prendre en lisant son nom sur cette liste, sur un projet tel que celui-là. Donc à moins d’un repentir clair sur ses propres actions et leurs conséquences sur les femmes autour de lui, son intervention n’est que pur washing. »

Le dessinateur mis en cause nie les faits.

La réaction de l’éditeur

La maison d’édition L’Iconoclaste, qui publie la BD collective de 345 pages à laquelle a participé Hippolyte, a affirmé n’avoir eu aucune connaissance de ces accusations lors de la constitution du projet. « Ni L’Iconoclaste ni les auteur·ices et expert·es de l’ouvrage n’étaient au courant de l’existence de ces accusations. Nous sommes tombés des nues […] Hippolyte n’a jamais mentionné ces accusations lorsque nous lui avons proposé d’illustrer le reportage de Louise Colcombet sur le procès de Mazan. Notre choix éditorial se serait orienté d’une autre manière si nous avions été informés. Nous sommes rattrapés par notre sujet […] Nous sommes tristes et en colère pour la cause que défend cet ouvrage. Nous sommes désolés pour Flore Baudry. »

Alba Beccaria, éditrice à L’Iconoclaste, a ajouté qu’ils « n’avaient pas les moyens d’enquêter sur le passé de chaque auteur » et se disaient « sidérés » qu’Hippolyte n’ait pas évoqué ces accusations, d’autant qu’il illustre le compte rendu du procès Pelicot. « Tous [les participants à la BD] sont bouleversés et se sentent trahis. Aucun ne nous en veut car nous ignorions les faits. Nous souhaitons être le plus transparents possible. »

La maison d’édition a précisé qu’elle « continu[ait] à suivre cette affaire, en restant transparents », et qu’elle n’envisageait pas de rappeler l’ouvrage : « Pas une case, pas une page ne sont contestées. Ce serait condamner le travail de tous les autres auteurs de cet ouvrage collectif. »

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