Mariages insolites : quand on épouse des objets inanimés

par Olivier
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Mariages insolites : quand on épouse des objets inanimés
Allemagne, France

Pourquoi certaines personnes épousent des objets inanimés

En guise de transition avec les récits les plus surprenants de notre époque, ce phénomène interpelle autant les historiens que les psychologues. Il mêle mémoire collective, identité et désirs intimes, et illustre combien l’attachement humain peut prendre des formes inattendues.

Erika Labrie à la Tour Eiffel

Lors de la chute du mur de Berlin en 1989, le souvenir reste partagé : certains évoquent une liesse générale, d’autres une perte irrémédiable. C’est le cas d’Eija‑Riitta Berliner‑Mauer — dont le nom signifie littéralement « mur de Berlin » — qui a affirmé avoir épousé le mur en 1979. Elle raconte l’avoir remarqué dès l’enfance à la télévision, puis s’être progressivement rapprochée jusqu’à organiser une cérémonie avec des invités.

  • Son attachement va au‑delà de l’affection : « Je trouve les choses longues et minces avec des lignes horizontales très sexy… Le Grand Mur de Chine est attirant, mais il est trop épais. Mon mari est plus sexy. »
  • Elle a utilisé l’expression « Objectum Sexuality » pour décrire ces sentiments, un terme repris par certains travaux et reportages.

Mur de Berlin

L’objet inanimé de l’affection

Autre exemple marquant : Erika Labrie, qui a célébré un mariage symbolique avec la Tour Eiffel en 2007. Pour elle, l’édifice représente une personnalité à part entière, « incomprise » par le public qui ne voit en lui qu’un décor pour les amoureux.

Ce type d’attachement a été documenté dans divers médias et études. Quelques points saillants :

  • Des documentaires ont tenté d’expliquer ces unions symboliques, mais ont parfois alimenté des malentendus en les reliant exclusivement à des antécédents d’abus ou à des troubles mentaux.
  • La recherche menée par des sexologues, comme Amy Marsh, suggère que ces relations ne s’expliquent pas toujours par un traumatisme. Certaines personnes décrivent des liens affectueux et des pratiques de jeu de rôle, tout en reconnaissant la nature unilatérale de leur attachement.
  • Le sexologue allemand Volkmar Sigusch a évoqué l’idée d’une « néo‑sexualité », symptôme possible d’une plus grande isolation sociale contemporaine, où certains vivent sans relation intime conventionnelle avec autrui.

La trajectoire de ces personnes reste diverse : certaines rompent avec l’objet après des années, d’autres maintiennent une forme de relation symbolique stable. Comme le résume l’une des intéressées, « chacun a un type qui l’attire. Cela inclut aussi les personnes relevant de l’Objectum Sexuality. »

Cette exploration interroge notre compréhension de l’affectivité, du corps social et des limites de l’intimité — des thèmes que nous allons approfondir dans la section suivante.

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