Une affaire étonnante a été jugée par le tribunal administratif de Rouen mardi. La Poste de la Seine‑Maritime a suspendu l’un de ses agents pendant trois mois au motif d’un manque de courtoisie à l’égard de la clientèle. L’homme, en poste depuis plus de trente ans, a contesté la mesure et qualifié la sanction de « disproportionnée ».
Lors de l’audience, la rapporteure du tribunal a évoqué douze réclamations formulées par des clients sur une période s’étalant de 2023 à 2024. À chaque fois, c’est le comportement de l’agent de La Poste qui a été pointé : il aurait tenu « des propos inappropriés envers les clients » et sa « manière de recevoir » a été critiquée.
« On attend de lui un comportement exemplaire »
Estimant que ces réclamations mettaient en évidence « un problème d’attitude et l’agressivité de l’agent », La Poste a pris une sanction en 2024 : trois mois de suspension, dont deux avec sursis. L’entreprise a affirmé durant l’audience que la mesure était méritée, dénonçant un manque de courtoisie, un défaut de conseil et un comportement récurrent plutôt que des actes isolés.
La défense a rappelé que cet agent de La Poste n’avait jamais été sanctionné auparavant et a contesté le caractère objectivement insultant des propos signalés. Selon son conseil, ces remarques seraient l’expression d’un agacement lié à une forte charge de travail, à un manque de personnel et à des aléas techniques.
Le tribunal doit rendre sa décision dans les prochains jours, selon le journal local.
