Assassinat en Corse : rivalités entre bateliers révélées

par Olivier
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Assassinat en Corse : rivalités entre bateliers révélées
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Les rivalités commerçantes en Corse prennent parfois des tournures criminelles. L’assassinat en Corse d’un batelier en juin 2019 à Bonifacio, en Corse-du-Sud, serait imputable à un homme issu d’une famille de bateliers qui lui‑même a été tué en août 2023 à Porto‑Vecchio, a indiqué le procureur de Marseille.

Guerre pour le marché des promenades en mer

Le 11 juin 2019, Paul‑Dominique Rocca, 52 ans, co‑directeur de la société des promenades en mer de Bonifacio (SPMB), a été atteint de plusieurs balles de calibre de chasse sur le port de Bonifacio et est décédé, rappelle le procureur.

Ce batelier avait été condamné en 2016 dans une affaire d’extorsion liée au marché des promenades en mer à Bonifacio. « Cet assassinat renvoyait à une guerre entre les familles du port pour le partage du marché des promenades en mer à Bonifacio, entre 1999 et 2013, qui avait fait quatre morts jusqu’à ce que les compagnies concurrentes fusionnent au sein de la SPMB », a expliqué le procureur.

Une information judiciaire ouverte en juin 2019 à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, notamment du chef d’assassinat en bande organisée, n’avait pas abouti, précise le magistrat. L’enquête a été relancée après qu’Antoine Cantara, désormais considéré comme le suspect de ce meurtre, a été retrouvé abattu dans un camping de Porto‑Vecchio en août 2023.

Les investigations menées depuis ont permis de recueillir des éléments déterminants sur les circonstances de l’homicide de Paul‑Dominique Rocca, le procureur affirmant que « le meurtrier de ce dernier serait ainsi l’homme lui‑même abattu en août 2023 ».

Le 2 septembre 2025, un homme de 33 ans, « très défavorablement connu », a reconnu lors de sa garde à vue son implication dans une partie des faits de juin 2019, notamment des surveillances sur le port et le vol d’un véhicule ayant servi lors de l’assassinat, tout en soutenant ne pas avoir eu connaissance du but criminel de ces actes. Il a été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et vol en bande organisée, et placé en détention provisoire.

Cette élucidation intervient quelques mois seulement après de nouvelles affaires impliquant des bateliers corses : en juin dernier, une vague d’incendies criminels a visé des bateaux de promenade à Calvi, Saint‑Florent et Ajaccio, suscitant l’indignation du collectif antimafia « Maffia no, a vita ié » et de la chambre de commerce et d’industrie de Corse.

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