Gendarme tire sur homme en garde à vue dans les Pyrénées-Orientales

par Olivier
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Gendarme tire sur homme en garde à vue dans les Pyrénées-Orientales
France

L’essentiel

  • Un homme de 31 ans a été grièvement blessé par balle par un gendarme à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) alors qu’il était en garde à vue pour des « menaces de mort ou d’atteinte aux biens dangereuse pour les personnes à l’encontre d’un magistrat ou juré ».
  • L’homme aurait tenté de s’emparer de l’arme au ceinturon d’un des deux militaires et serait devenu incontrôlable, contraignant les gendarmes à se défendre.
  • Deux enquêtes ont été ouvertes : l’une confiée à la brigade de Céret pour les violences sur les gendarmes, l’autre à l’IGGN (Inspection générale de la gendarmerie nationale) pour le tir du militaire.

La garde à vue d’un homme âgé de 31 ans a basculé dans la violence à Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales. L’intéressé a été grièvement blessé par une balle tirée par un gendarme, tandis que l’auteur du tir et un autre militaire présents lors de son audition ont également été blessés.

Les faits se sont produits le 3 septembre. Rémi D. était placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Mont‑Louis sur instructions du parquet de Perpignan, dans le cadre d’une enquête préliminaire « portant sur des faits de menace de mort ou d’atteinte aux biens dangereuse pour les personnes à l’encontre d’un magistrat ou juré », a précisé le parquet.

Les gendarmes ont « subi des violences » et « ont dû se défendre »

Ces menaces auraient visé un magistrat du tribunal d’Orléans. Une première audition libre du mis en cause avait déjà eu lieu en début d’année ; à l’issue de celle‑ci, un médecin psychiatre avait constaté des fragilités psychologiques.

La garde à vue du 3 septembre « se déroulait normalement » jusqu’au moment où le mis en cause, transféré dans les locaux de la brigade de Font‑Romeu, a compris qu’un défèrement au parquet de Perpignan était envisagé. « C’est là qu’il s’est emporté, a tenté de s’emparer de l’arme au ceinturon d’un des deux militaires et est devenu incontrôlable », a indiqué le magistrat. Les gendarmes, « qui ont subi des violences », ont d’abord essayé de se défendre avec leurs bâtons télescopiques, puis l’un des deux a fait usage de son arme de service, blessant le gardé à vue.

Enquête confiée à l’IGGN

L’état de santé de Rémi D., d’abord jugé inquiétant, s’est depuis stabilisé. Il s’est réveillé le 5 septembre en fin d’après-midi. Les médecins ont pu communiquer avec lui mais, en raison de son agitation, il a été rendormi ; il devrait rester en réanimation pendant plusieurs semaines.

Les deux gendarmes impliqués ont chacun reçu une interruption temporaire de travail (ITT) de trois jours. Le premier présente une fracture des os propres du nez et une plaie suturée à l’avant‑bras gauche. Le second souffre de plusieurs plaies ayant nécessité des points de suture, d’une fracture de l’os malaire, d’ecchymoses et d’un retentissement psychologique important.

Deux enquêtes ont été ouvertes : les violences commises par le gardé à vue sur les gendarmes ont été confiées à la brigade de Céret, tandis que le tir du militaire avec son arme de service fait l’objet d’une investigation par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L’IGGN devrait procéder, dès que l’état du mis en cause le permettra, à son audition, a précisé le parquet.

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