Découverte de tunnels secrets menant à des lieux étranges

par Zoé
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Découverte de tunnels secrets menant à des lieux étranges
États-Unis, France

Insolite : l’attrait des tunnels secrets

Passage secret

À mesure que la technologie a cartographié la surface de la Terre, on pourrait croire qu’il ne reste plus grand‑chose à découvrir. Pourtant, le monde qui s’étend sous nos pieds demeure largement méconnu.

Des kilomètres de tunnels nous entourent en permanence :

  • égouts et conduits souterrains ;
  • lignes de métro et galeries de maintenance ;
  • accès techniques et cavités oubliées.

Ces réseaux alimentent l’imaginaire collectif : combien d’histoires commencent par la découverte d’un couloir menant vers un lieu extraordinaire ? Le frisson de l’inconnu est profondément ancré en nous — nos ancêtres habitaient des grottes, et l’idée d’un passage secret fascine encore, depuis les rêves d’enfant jusqu’aux maisons modernes qui s’enorgueillissent parfois d’en posséder un.

Cependant, dans la réalité, les révélations ne sont pas toujours romanesques. Les tunnels secrets peuvent déboucher sur des lieux banals, sur rien du tout, ou, dans de rares cas, sur des découvertes véritablement étranges. Dans la section suivante, nous explorerons quelques exemples marquants de ces découvertes souterraines.

Los Angeles : 11 miles de « party tunnels »

Entrée d'un tunnel à Los Angeles

Poursuivant la découverte des lieux insolites, ces tunnels secrets de Los Angeles offrent un exemple saisissant d’ingéniosité urbaine pendant une période trouble. Entre 1920 et 1933, l’interdiction de l’alcool aux États-Unis n’a pas arrêté la soif : les speakeasies et réseaux clandestins ont prospéré, et certains ont trouvé refuge dans des passages souterrains méconnus.

À Los Angeles, la ville a détourné près de 11 miles de galeries de service sous ses rues pour en faire de véritables « party tunnels ». Ces couloirs permettaient aux visiteurs d’accéder directement aux caves des établissements, où l’on pouvait boire ouvertement loin des regards de la ville. En surface, de nombreux bars se présentaient comme des commerces ordinaires, tandis que, sous leurs planchers, on servait de l’alcool en toute discrétion.

Fait plus étonnant encore : l’approvisionnement principal en boissons passait parfois par des canaux liés aux instances municipales. Autrement dit, l’un des réseaux clandestins les mieux approvisionnés semblait bénéficier d’une tolérance, voire d’une complicité, au sommet de l’administration locale. On peut parler d’un véritable parc d’attractions souterrain de l’alcool, qui a pourtant échappé au contrôle des autorités pendant toute la période.

  • Période clé : 1920–1933 (Prohibition).
  • Étendue : environ 11 miles de tunnels réutilisés.
  • Caractéristique : accès direct aux caves, consommation ouverte dans les passages.

Ces tunnels existent toujours aujourd’hui, fermés et majoritairement inutilisés, ce qui alimente l’imaginaire des explorateurs urbains et des amateurs d’histoire. Cette page souterraine de Los Angeles illustre combien les tunnels secrets peuvent révéler des tensions sociales et des arrangements insoupçonnés entre pouvoir et contrebande.

Un manoir près d’Atlanta dissimule un bunker colossal

The Rice House

Poursuivant le fil des tunnels secrets, ce manoir de la région d’Atlanta illustre à la perfection l’idée selon laquelle certaines demeures contemporaines abritent des aménagements aussi surprenants qu’ostentatoires.

Extérieurement, la demeure connue sous le nom de Rice House à Alpharetta ressemble à une résidence cossue typique, évaluée à environ 15 millions de dollars. À l’intérieur, pourtant, les équipements dépassent la simple opulence : bowling privé, stand de tir intérieur et autres installations haut de gamme côtoient des passages dissimulés menant plus profondément sous la maison.

Ces passages donnent accès à un bunker en béton de 1 400 m² (15 000 sq. ft.), fortifié et équipé pour résister à des menaces majeures. Parmi ses caractéristiques remarquables figurent un centre de commandement et des portes télécommandées, autant d’éléments qui transforment l’idée d’une « pièce de panique » en une véritable forteresse résidentielle.

  • Localisation : Alpharetta, près d’Atlanta (Rice House).
  • Surface du bunker : environ 15 000 sq. ft. (1 400 m²).
  • Équipements notables : centre de commandement, portes motorisées, passages secrets intérieurs.
  • Concepteur apparent : l’expert en sécurité Al Corbi, selon des sources locales.

Les descriptions publiées à l’époque relayaient l’idée que la maison faisait partie des résidences les mieux sécurisées du pays, illustrant comment l’architecture domestique peut intégrer des systèmes de protection sophistiqués sans attirer l’attention depuis l’extérieur.

Pour en voir plus, une vidéo disponible en ligne montre des images de l’intérieur et des accès dissimulés : YouTube. Des comptes rendus détaillés ont également été publiés sur Homecrux et dans la presse locale (Curbed Atlanta), qui décrivent les passages et l’infrastructure de sécurité.

Cette découverte rappelle que les tunnels secrets ne sont pas toujours de simples curiosités historiques : dans certains cas contemporains, ils servent d’accès à des espaces protégés, conçus pour résister aux périls modernes tout en restant invisibles du voisinage.

Tunnels d’espionnage sous Washington, D.C.

Russian Embassy in Washington, D.C.

Poursuivant la veine des découvertes insolites, cette histoire illustre jusqu’où sont allés les services de renseignement pendant la guerre froide. La rivalité entre grandes puissances a poussé au développement de technologies et de méthodes d’espionnage toujours plus audacieuses — certaines d’entre elles ressemblent aujourd’hui à des récits presque fantastiques.

En 1977, alors qu’une ambassade russe venait d’être construite à Washington, une opération secrète fut lancée pour tenter de creuser un tunnel depuis une résidence voisine afin d’écouter les conversations à l’intérieur. Le plan visait à installer des dispositifs d’écoute depuis le sous-sol de la maison, et ainsi transformer un banal voisinage en point d’accès aux communications diplomatiques.

Le projet connut cependant de lourdes difficultés techniques et logistiques :

  • infiltrations d’eau et problèmes d’humidité rendant le tunnel impraticable,
  • matériel d’écoute inefficace dans les conditions réelles,
  • coûts élevés pour un rendement en renseignements quasi nul.

Pour ajouter à l’absurde de la situation, un agent double au sein des services de sécurité transmit aux autorités russes des informations sur le tunnel avant même son achèvement. L’existence de l’opération ne fut révélée au public que des années plus tard, soulignant le caractère à la fois clandestin et chaotique de ces initiatives.

Cette tentative avortée de creuser des tunnels secrets sous la capitale reste un exemple frappant des excès de la guerre froide : des investissements considérables, des technologies parfois inadaptées, et des retournements inattendus qui ont transformé un projet d’espionnage en anecdote historique.

Une « ville des morts » dissimulée dans les tunnels secrets sous Paris

Catacombes de Paris

Sous la surface pittoresque de Paris s’étend un réseau de tunnels façonnés dans le calcaire, initialement creusés pour extraire la pierre qui a servi à bâtir la ville. Ces galeries, longtemps laissées à l’abandon, sont devenues, à partir du XVIIe siècle, le refuge d’un secret macabre.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris faisait face à un problème sanitaire majeur : des cimetières trop petits pour une population en forte croissance. L’odeur des corps en décomposition envahissait certains quartiers, et malgré plusieurs tentatives pour modifier les pratiques funéraires, la situation demeura dramatique.

Le point de basculement eut lieu en 1780, lorsqu’un mur de cimetière s’effondra et laissa des dépouilles se répandre dans la rue. Pour remédier à la crise, on décida alors de transférer des ossements dans les anciennes carrières souterraines.

Quelques éléments clés à retenir :

  • Origine des tunnels : carrières de calcaire utilisées pour la construction de Paris.
  • Cause du transfert : cimetières surpeuplés et risques sanitaires, culminant avec l’effondrement de 1780.
  • Durée de l’opération : le déplacement massif des restes s’est étalé sur plusieurs années.

Au fil du temps, ces galeries ont pris le nom de catacombes et ont été aménagées pour accueillir des milliers d’ossements, accompagnés d’une mise en garde solennelle à l’entrée : « Arrête ! C’est l’empire de la mort ». Aujourd’hui, seuls quelques tronçons sont accessibles au public, mais les tunnels secrets continuent d’attirer les curieux et les explorateurs, malgré les risques et les interdictions.

Les Templiers dissimulaient leurs butins dans des tunnels secrets

Tunnel sous Acre, Israël

Pour poursuivre notre exploration des lieux insolites, retournons au cœur des croisades, ces conflits sanglants des XIe‑XIIIe siècles qui ont profondément marqué la région d’Israël. Au milieu de cette époque troublée, certaines ordres militaires se sont imposés par leur réputation et leurs pratiques parfois impitoyables.

Parmi eux, les Templiers restent l’un des plus célèbres : redoutés au combat, accusés de nombreuses exactions et connus pour accumuler des richesses issues des campagnes. Les historiens ont récemment mis au jour des indices montrant comment ces gains étaient dissimulés, révélant un usage ingénieux de passages souterrains.

Les découvertes majeures se résument ainsi :

  • Une « tour au trésor » a été mise au jour sous la ville d’Acre : elle servait de dépôt pour les biens pillés.
  • La tour ne présentait aucune entrée visible à la surface, rendant son accès impossible par des moyens ordinaires.
  • L’accès se faisait exclusivement via une série de tunnels secrets reliant la tour à la forteresse voisine, garantissant une circulation discrète et protégée.
  • La structure est encore enfouie sous plusieurs mètres de terre, et son intérieur reste à explorer si des fouilles futures sont autorisées.

Ce cas illustre parfaitement comment l’architecture souterraine et les tunnels secrets ont servi de moyens logistiques et de dissimulation au cours de l’histoire, mêlant stratégie militaire et mystère archéologique.

Nogales : une ville creusée par des tunnels secrets

Nogales, AZ

En poursuivant notre exploration des lieux insolites, cap sur Nogales, petite ville située à l’extrême sud des États-Unis. Elle fait face, de l’autre côté de la frontière, à sa jumelle mexicaine, Nogales (Sonora). Une séparation matérialisée par une barrière rend les échanges visibles difficiles, mais n’empêche pas l’ingéniosité souterraine.

Plutôt que de franchir la frontière à découvert, des réseaux clandestins ont choisi de creuser. Les autorités ont mis au jour des centaines de tunnels secrets reliant les deux côtés, parfois à un rythme soutenu. Ces découvertes témoignent d’une activité souterraine organisée et récurrente.

On distingue plusieurs types de ces passages souterrains :

  • Tunnels sommaires, creusés dans la terre, avec des ouvertures d’environ 0,4 m² — assez étroites pour devoir ramper sur le ventre.
  • Aménagements plus sophistiqués, intégrés au réseau de drainage sous la ville.
  • Constructions renforcées équipées de structures en bois et en acier, parfois dotées de systèmes de ventilation fonctionnels, détectés lors d’opérations de fouille.

On pourrait évoquer la série Breaking Bad pour saisir l’image : imaginez non pas un seul esprit inventif, mais toute une ville où se multiplient les tentatives de creuser de nouveaux passages. Ce phénomène met en lumière l’ampleur et la créativité déployées autour des tunnels secrets.

Cette concentration d’infrastructures souterraines illustre à la fois des enjeux humains et techniques, et sert de transition naturelle vers d’autres cas insolites de réseaux souterrains à travers le pays.

Un abri anti-bombes secret sous la Maison-Blanche

Maison-Blanche

Poursuivant notre exploration des tunnels secrets, on découvre que la Maison-Blanche a abrité, durant la Seconde Guerre mondiale, un abri clandestin destiné à protéger le président et son entourage en cas d’attaque aérienne.

Le réveil brutal est survenu avec l’attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, qui a rendu évidente la possibilité d’attaques sur le sol américain. Jusqu’alors, les agressions directes restaient peu probables en raison des difficultés du transport transocéanique. Mais les progrès technologiques ont vite rendu envisageable le passage d’appareils porteurs d’explosifs au-dessus du territoire.

Pour contrer ce risque, les autorités ont relié discrètement la Maison-Blanche au bâtiment voisin abritant le Trésor par un tunnel secret. Sous ce dernier se trouvait une suite d’appartements conçue pour abriter le président Franklin D. Roosevelt, sa famille et son personnel en toute sécurité.

  • Origine du projet : réponse aux nouvelles menaces aériennes durant la guerre.
  • Solution adoptée : tunnel souterrain reliant la Maison-Blanche à un édifice plus robuste.
  • Fonction : abri temporaire offrant un refuge discret pour le chef de l’État.

Ce refuge n’était qu’une mesure provisoire : la Maison-Blanche a rapidement aménagé son propre abri sur ses terrains, et le bâtiment a ensuite été profondément rénové. Le président Harry S. Truman supervisera par la suite une reconstruction majeure, renforçant l’édifice par une structure en acier.

La présence de cet abri révèle combien les « tunnels secrets » peuvent dissimuler des stratégies de protection civile peu connues du grand public, et comment l’architecture politique s’adapte aux dangers de son époque.

Les tunnels de Portland auraient servi à des enlèvements

Shanghai Tunnels

Wikimedia Commons

Poursuivant notre exploration des tunnels secrets, Portland dévoile l’un de ses mystères les plus troublants. Sous les quartiers de Chinatown et de l’Old Town se cache un réseau de passages souterrains — les fameux «Shanghai Tunnels» — qui relient les caves d’hôtels et de bars jusqu’aux rives de la Willamette.

Sur le plan pratique, ces galeries facilitaient le transport des marchandises débarquées des navires vers les commerces de la ville. Mais la légende locale prête des usages bien plus sinistres à ces couloirs obscurs :

  • Des enlèvements organisés, connus sous le nom de «shanghaiing» ou «impressment», visant à forcer des hommes à travailler à bord de navires.
  • Des repaires criminels et des antres d’opium cachés loin des regards.
  • Des récits faisant état d’enlèvements de femmes et de trafic sexuel liés à ces souterrains.

Cependant, nuance importante : si des personnes ont bien été shanghaiées à Portland et si les tunnels existent bel et bien, les preuves indiquant qu’ils ont été massivement ou spécifiquement utilisés pour ces pratiques criminelles manquent. Les archives et enquêtes historiques peinent à confirmer l’ampleur réelle de ces activités au sein du réseau souterrain.

Cette ambivalence entre mythe et réalité illustre comment les tunnels secrets deviennent autant des métaphores d’une ville que des éléments concrets de son histoire — un sujet qui invite à la prudence et à l’investigation plus qu’à la certitude.

Les tunnels du trésor sous les pyramides de Teotihuacán

Pyramides de Teotihuacán

Pour prolonger l’exploration des tunnels secrets évoquée ailleurs dans cet article, voici l’un des exemples les plus saisissants de découvertes souterraines: les galeries enfouies sous les pyramides de Teotihuacán.

Teotihuacán, située près de Mexico, est une cité précolombienne fascinante dont l’histoire demeure partiellement voilée. Fondée vers 400 av. J.-C., elle était déjà en ruines lorsque les Aztèques l’ont découverte et nommée ; les bâtisseurs originels restent inconnus, ce qui alimente de nombreuses questions et hypothèses.

En 2003, l’archéologue Sergio Gómez remarqua, après une violente tempête, un trou d’effondrement d’environ un mètre de large près d’une pyramide connue sous le nom de Temple du Serpent à plumes. Curieux et déterminé, il s’aventura dans l’ouverture et découvrit l’entrée d’un tunnel jusque-là ignoré des chercheurs.

Au fil de plusieurs années, Gómez et ses collègues ont dégagé le tunnel à la main. Les fouilles ont mis au jour une série d’objets et de particularités surprenantes :

  • bijoux et céramiques anciennes ;
  • statues et restes humains ;
  • petites nappes de mercure et blocs de pyrite incrustés dans la roche, qui luisaient dans l’obscurité.

Particulièrement troublant : la galerie était scellée aux deux extrémités par d’imposants rochers. Les éléments retrouvés laissaient entendre que ces aménagements n’étaient pas destinés à être découverts. Pourquoi les habitants de Teotihuacán ont-ils fermé ces passages ? À ce jour, comme pour tant d’aspects de cette cité ancienne, la réponse échappe aux chercheurs.

Cette découverte illustre combien les tunnels secrets peuvent transformer notre compréhension du passé, tout en ouvrant de nouvelles énigmes qui appellent d’autres explorations.

L’hôtel de la mort d’un des premiers tueurs en série américains

H. H. Holmes' Murder Castle

Wikimedia Commons

Poursuivant notre exploration des lieux insolites et des tunnels secrets, voici l’histoire macabre d’un bâtiment construit à l’ombre de l’Exposition universelle de Chicago de 1893. H. H. Holmes, souvent cité parmi les premiers tueurs en série américains tels que définis aujourd’hui, avait bâti un hôtel qui, selon les récits, servait de décor à des crimes organisés et soigneusement dissimulés.

Holmes appelait cet édifice son « Murder Castle ». Le bâtiment était réputé pour comporter des pièces insonorisées et des passages secrets où il aurait enfermé et éliminé ses victimes. Ces éléments alimentent depuis longtemps l’imaginaire collectif autour de tunnels secrets et d’architectures conçues pour tromper et dissimuler.

  • pièces secrètes et insonorisées permettant d’agir sans être entendu ;
  • couloirs et passages dissimulés propices aux stratagèmes et à l’évasion des regards ;
  • au sous-sol, on a rapporté l’existence de fosses d’acide et d’un crématorium pour se débarrasser des corps ;
  • des trappes dissimulées menant directement au sous-sol figuraient également parmi les récits contemporains.

Il faut toutefois rester prudent : ces descriptions proviennent en grande partie de la presse de l’époque, où la véracité des reportages pouvait être mise à mal par la sensationalisation. Le bâtiment ayant été détruit par un incendie en 1895, il n’existe pas de plan fiable permettant de confirmer l’agencement exact de ce que l’on appelait alors le Murder Castle.

Peu après la clôture de l’Exposition, Holmes quitta Chicago. Il fut finalement appréhendé à Boston après le meurtre d’un enfant. Lors de son arrestation, il prétendit avoir commis plus de 200 meurtres, affirmation contestée par certains spécialistes qui estiment que le nombre réel pourrait être aussi faible que neuf. Le décompte exact reste inconnu. H. H. Holmes fut pendu en 1896.

Cette affaire illustre combien les récits de tunnels secrets et d’architectures délibérément trompeuses peuvent mêler faits avérés et embellissements journalistiques, rendant parfois difficile la séparation entre mythe et réalité.

La première station de métro de New York : une beauté oubliée

City Hall Station

Poursuivant notre exploration des tunnels secrets, on découvre que le réseau de métro new-yorkais recèle de nombreuses portions hors service : stations fermées, voies désaffectées et galeries oubliées. Ces vestiges témoignent des adaptations constantes du réseau face à l’évolution des déplacements urbains dans les cinq arrondissements.

Parmi ces lieux insolites, la station City Hall, située à Manhattan, est l’une des plus remarquables. Inaugurée en 1904 par l’Interborough Rapid Transit — l’ancêtre du métro moderne —, elle a été conçue dans un style néo-romain somptueux, avec un travail de mosaïques raffiné, des lanterneaux et d’imposants lustres. À l’époque, elle se voulait le joyau du système, destinée à marquer l’entrée du réseau.

  • Année d’ouverture : 1904
  • Style architectural : néo-romain
  • Éléments remarquables : mosaïques, lanterneaux, lustres

Cependant, la station présentait rapidement des limites pratiques. Sa plateforme courte et courbée ne permettait pas d’accueillir les rames plus longues qui allaient devenir la norme, ce qui réduisit considérablement son utilité. Faute de fréquentation suffisante — la station Brooklyn Bridge, à proximité, offrait un accès plus commode —, City Hall fut fermée en 1945.

Si la station n’est plus en service, elle n’est pas entièrement perdue : elle demeure visible lors de certaines visites et une partie de ses voies continue d’être utilisée par des lignes modernes. Cette « beauté oubliée » illustre bien comment des espaces souterrains peuvent devenir des témoins silencieux de l’histoire urbaine et des évolutions techniques du transport en commun.

Crédit image : Wikimedia Commons

Construction secrète d’un bunker devenue tragédie


Daniel Beckwitt

En poursuivant notre exploration des lieux insolites, voici le récit d’un cas où des tunnels secrets, voulus pour la discrétion, ont fini par révéler un drame humain.

Daniel Beckwitt, un jeune trader et passionné de technologies, fit construire, sous sa demeure cossue, un réseau souterrain destiné à rester entièrement dissimulé. Le projet consistait en un bunker et une série de tunnels secrets, confiés à un seul ouvrier, Askia Khafra, afin de limiter au maximum les informations sur l’emplacement exact.

Le procédé de secret allait jusqu’à l’extrême : Beckwitt conduisait Khafra jusqu’à la propriété en le bandeauant, puis le faisait travailler seul dans l’obscurité des galeries. Cette méthode fonctionna — jusqu’au 10 septembre 2017, date à laquelle un incendie provoqué par une installation électrique défectueuse se déclara dans les galeries.

Le feu coûta la vie à l’ouvrier. Quelques éléments clés de l’affaire :

  • Méthode de dissimulation : construction confiée à un seul ouvrier, transport aveugle pour préserver l’emplacement.
  • Cause du sinistre : câblage électrique défectueux ayant déclenché un incendie dans les tunnels.
  • Conséquences judiciaires : plainte et procès, Beckwitt étant ensuite reconnu coupable de meurtre au second degré et d’homicide involontaire, les autorités estimant qu’il avait ignoré des signaux précurseurs.

Lors du procès, Beckwitt affirmait qu’il préparait le bunker en prévision d’une attaque nucléaire — une hypothèse qui, selon les procureurs, illustrait une obsession personnelle ayant contribué à la prise de risques. Pour en savoir plus sur la couverture médiatique initiale de l’affaire, voir l’article de Boston.com (source).

Ce récit illustre comment le désir de secrecy autour de tunnels secrets peut, paradoxalement, exacerber les dangers techniques et humains inhérents aux constructions souterraines, et prépare la transition vers d’autres histoires de galeries clandestines aux fins inattendues.

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