Manifestation anti-nucléaire à Bure : des centaines de participants

par Olivier
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Manifestation anti-nucléaire à Bure : des centaines de participants
France
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Ils étaient des centaines à la « Manif du futur ». De 700 à 2 000 personnes, selon la préfecture et les organisateurs, ont manifesté samedi à Bure (Meuse), sous haute surveillance policière, contre le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires hautement radioactifs.

« Résistance et sabotage. Andra, dégage », ont scandé les manifestants, en référence à l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, qui porte le projet baptisé Cigéo.

Sous le vrombissement des hélicoptères de gendarmerie qui surveillaient la zone, les participants, dont les députées Sandrine Rousseau (groupe écologiste) et Mathilde Panot (LFI), ont défilé au son des tambours.

Un parcours validé par la préfecture et des « zones d’exclusion »

La manifestation s’est achevée vers 19h00. Le parcours de sept kilomètres de cette « manif du futur » avait été validé par la préfecture, qui avait toutefois décrété des « zones d’exclusion » interdites aux manifestants, notamment les abords du laboratoire de l’Andra.

Outre les quelque 700 participants au cortège autorisé, la préfecture a dénombré environ 200 militants black blocs, vêtus de noir et le visage dissimulé. Ceux-ci ont progressé sur une route différente de celle du cortège autorisé. Certains ont lancé des projectiles en direction des gendarmes, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

Avant la manifestation, le préfet Xavier Delarue avait exprimé sa crainte de débordements de la part de « manifestants radicalisés », estimant que « à l’évidence, les organisateurs locaux n’ont pas la main ».

Lors des contrôles, la gendarmerie nationale a indiqué, sur X, la découverte « d’armes et matériels dangereux », publiant des photos de sprays au poivre et de sabres japonais. « Aucune cause ne peut excuser l’utilisation d’armes dans une manifestation », a commenté, également sur X, le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau.

Une lutte « vitale et nécessaire » selon Greenpeace

Dans le cortège principal, les banderoles portaient les effigies du réseau Sortir du nucléaire, de La France insoumise, d’Europe Écologie Les Verts, du Nouveau parti anticapitaliste, ainsi que de la Confédération paysanne et du syndicat Solidaires.

« L’État veut nous imposer un projet destructeur et dangereux », a déploré un représentant de la Confédération paysanne lors d’une conférence de presse avant le départ du cortège, dénonçant aussi « l’accaparement de terres et de forêts par l’Andra » sur lesquelles « on pourrait installer des paysans ».

« Cette lutte est vitale et nécessaire pour préserver notre environnement et la population », a souligné Pauline Boyer, de Greenpeace.

Certains manifestants étaient venus d’Allemagne et d’Italie, et des autocars avaient été spécialement affrétés depuis l’Alsace, Paris, Lyon, Nantes ou la Suisse.

Une procédure d’expropriation toujours en cours

Le projet Cigéo, lancé en 1991 et contesté depuis des décennies, prévoit l’enfouissement à Bure à partir de 2050 des déchets nucléaires les plus dangereux, pour des centaines de milliers d’années.

Après l’achèvement en juillet des expertises techniques nécessaires, d’autres étapes sont attendues avant le décret autorisant formellement la création de Cigéo et le lancement des travaux, annoncés pour fin 2027–début 2028.

En Meuse, une procédure d’expropriation est toujours en cours : l’Andra doit encore acquérir 13 hectares sur les 665 nécessaires, ainsi que 65 hectares de tréfonds pour les installations souterraines. Les militants installés dans l’ancienne gare de Luméville, haut lieu de la lutte contre le projet, se disent expulsables à partir du 11 octobre.

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