Escroquerie de dentistes en Yvelines : un procès en vue

par Olivier
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Escroquerie de dentistes en Yvelines : un procès en vue
France

Quatre chirurgiens-dentistes installés près de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, et un expert‑comptable sont poursuivis pour une escroquerie visant la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Selon la gendarmerie, l’enquête menée pendant un an révèle que le cabinet facturait « un nombre anormalement élevé de soins médicaux onéreux ». Les enquêteurs estiment que des montres de luxe — Rolex, Patek Philippe ou Audemars Piguet — ont été acquises avec des fonds d’origine suspecte. Les mis en cause seront jugés en mars 2026 devant le tribunal de Versailles.

Une enquête lancée en octobre 2024

L’enquête débute en octobre 2024, lorsque le cabinet attire l’attention de la CPAM par ses facturations anormales. Les investigations montrent que les praticiens posaient jusqu’à cinq à six fois plus d’implants dentaires que la moyenne. Le parquet de Versailles saisit alors la section de recherches de la gendarmerie pour approfondir l’affaire.

Beaucoup trop d’implants posés

Les perquisitions et auditions se multiplient. Les gendarmes découvrent des surfacturations auprès de certains patients : « On vient pour une carie et on ressort avec un implant », raconte une source proche du dossier. Les quatre dentistes sont également soupçonnés d’avoir falsifié les données transmises à la CPAM en mettant en place une double comptabilité, obtenant ainsi des remboursements indus.

Les enquêteurs pensent que les praticiens ont puisé dans les fonds de la société pour financer un train de vie ostentatoire, avec l’aide présumée de leur expert‑comptable. Pour accroître le nombre d’actes et le chiffre d’affaires, ils auraient aussi confié à des assistants des interventions pour lesquelles ceux‑ci n’étaient pas qualifiés, constituant une complicité d’exercice illégal de la profession.

Payés en liquide

Les patients étaient incités à régler en liquide, de l’argent ensuite utilisé pour l’achat de montres de luxe, dont le prix est estimé entre 20 000 et 80 000 euros l’unité. À l’issue des investigations, le bénéfice criminel présumé de cette affaire a été évalué à 2,3 millions d’euros, pour un préjudice subi par la CPAM de plus de 500 000 euros. Les enquêteurs ont saisi plus d’1,4 million d’euros d’avoirs présumés criminels.

Agés d’une trentaine d’années, les praticiens avaient racheté leur cabinet il y a près de six ans. L’année 2022 aurait marqué un tournant, avec l’arrivée d’un autre dentiste qui, selon les enquêteurs, aurait initié les méthodes permettant d’accroître artificiellement les recettes au détriment des patients et de la CPAM. Les mis en cause, placés en garde à vue à plusieurs reprises, nient les faits.

Les cinq suspects ont été présentés au parquet de Versailles et seront jugés en mars 2026 pour escroquerie en bande organisée au préjudice de la CPAM, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, travail dissimulé, complicité d’exercice illégal de la profession de chirurgien‑dentiste et blanchiment de crime ou délit. En attendant leur procès, ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer leur profession et d’entrer ou de sortir du territoire.

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