Sommaire
Le triple féminicide Argentine qui a choqué le pays — la découverte des corps mutilés de Morena Verdi, Brenda del Castillo (20 ans toutes deux) et Lara Gutiérrez (15 ans) — a provoqué une vive indignation et déclenché une enquête internationale liée au narcotrafic.
Que s’est-il passé ?
Les dépouilles des trois jeunes femmes ont été retrouvées enterrées près d’une maison de la grande banlieue sud de Buenos Aires, cinq jours après leur disparition. Selon les autorités provinciales, les victimes, qui croyaient se rendre à une fête, ont été piégées puis soumises à des tortures filmées en direct. Les violences auraient été diffusées en live et vues par plusieurs dizaines de personnes via un compte de réseau social révélé par l’un des interpellés avant sa fermeture.
Qui sont les trois victimes ?
Les deux cousines Morena Verdi et Brenda del Castillo, âgées de 20 ans, et Lara Gutiérrez, 15 ans, vivaient dans un quartier précaire de la banlieue de la capitale. L’une des victimes était mère d’un bébé d’un an. Des proches ont expliqué que, confrontées à la pauvreté, les deux cousines avaient parfois recours à la prostitution pour survivre, souvent à l’insu de leur famille. Selon ces témoignages, elles auraient été conviées à la soirée qui s’est avérée fatale.
Qui sont les principaux suspects ?
Les autorités ont annoncé l’arrestation au Pérou du principal commanditaire présumé, surnommé « Petit J », un Péruvien d’environ 20 ans soupçonné d’être impliqué dans le trafic de drogue et dans des activités de tueur à gages et de microtrafic depuis son implantation dans un quartier précaire au sud de Buenos Aires. Il a été interpellé dans un camion transportant du poisson près de Chilca, à quelque 75 km au sud de Lima, moins d’une semaine après la découverte des corps.
Un autre suspect arrêté au Pérou, Matias Ozorio, âgé d’environ 23 ans, est présenté comme le bras droit du commanditaire présumé. Au total, neuf personnes ont été placées en détention dans le cadre de l’enquête.
Quelles ont été les réactions ?
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Buenos Aires pour exiger justice. Parents et proches des victimes ont défilé entre la Place de Mai et le Parlement, portant une banderole aux prénoms « Lara, Brenda, Morena » et des pancartes à l’effigie des trois jeunes femmes. La marche, convoquée par le mouvement « Ni una menos » et soutenue par diverses organisations, réclamait des mesures de protection pour les femmes.
Le père de Brenda a déclaré n’avoir « pas pu reconnaître » le corps de sa fille en raison des sévices subis et a appelé à une meilleure protection des femmes face à la violence.
