Crash d’un Fouga Magister : enquête conclut à une perte de conscience

par Olivier
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Crash d'un Fouga Magister : enquête conclut à une perte de conscience
France

Le 16 août 2024, aux alentours de 17 heures, un Fouga Magister s’est écrasé dans la baie du Lavandou (Var), entre Toulon et Saint-Tropez, lors d’un spectacle aérien organisé à l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement. L’appareil, avion mythique dépourvu de siège éjectable, a heurté la mer et le pilote, âgé de 65 ans, n’a pas survécu.

Plus d’un an après l’accident, le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) a rendu son rapport et conclut à une perte de capacité du pilote durant le vol, provoquée par un facteur de charge positif.

Accélération positive

Le facteur de charge correspond à l’accélération ressentie par le pilote sous l’effet de la gravité. Un facteur de charge positif, lié à une montée ou à une manœuvre augmentant la pression vers le bas, peut repousser le sang vers les membres inférieurs et entraîner une altération de la conscience, voire une perte de connaissance. À l’inverse, un facteur de charge négatif, lors d’une descente rapide, présente d’autres risques pour le cerveau et les yeux.

Selon les enquêteurs, « le pilote a très probablement subi un phénomène d’altération de conscience, voire perdu connaissance sous l’influence de l’accélération positive subie au cours de la manœuvre ». L’altitude de vol, d’environ 400 pieds (121,92 mètres), n’a pas permis au pilote de retrouver ses capacités.

Le BEA a également publié une vidéo reconstituant l’accident, réalisée à partir des quelque 200 vidéos filmées par les spectateurs présents sur la côte.

« Plus personne à bord »

Le rapport précise qu’avant l’impact, le pilote a exécuté plusieurs manœuvres comportant des virages serrés et des inclinaisons variées. Il a notamment réalisé une figure dite « oreille » pour revenir sur l’axe de présentation, incluant un trois quarts de tonneau en montée à droite. En se retrouvant face et à proximité du port de Bormes‑les‑Mimosas et probablement en vue du port du Lavandou, deux repères majeurs de l’axe de présentation, il a resserré le virage pour rejoindre l’axe. Cette manœuvre en descente a accru le facteur de charge à un niveau élevé.

Les responsables de la manifestation aérienne, cités dans le rapport, ont estimé que « les quelques secondes du vol de présentation, avant la collision avec la surface de la mer, leur ont semblé anormales, comme s’il n’y avait « plus personne à bord » ». Le dossier est désormais clos pour le BEA, qui rappelle que ses enquêtes visent à améliorer la sécurité aérienne et non à attribuer des responsabilités pénales ou civiles.

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