Achetée 6 millions d’euros en 2022 et aujourd’hui proposée à 15,9 millions d’euros, la villa Ugaïna, propriété du milliardaire Pierre-Édouard Stérin, suscite de vives réactions à Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques. Mise aux enchères par l’État il y a trois ans, elle avait été acquise par l’entrepreneur bien au‑dessus de l’estimation initiale, fixée à 3,7 millions d’euros.
Depuis sa remise en vente à 15,9 millions d’euros, associations et élus locaux dénoncent une opération de spéculation immobilière. À leurs yeux, la forte augmentation du prix illustre la pression exercée sur le marché immobilier du Pays basque, où la demande dépasse largement l’offre.
La mairie de Saint-Jean-de-Luz rappelle avoir tenté de racheter la villa lors de la première vente afin d’y créer des logements sociaux, sans succès. Elle indique ne pas pouvoir se porter acquéreur à ce niveau de prix aujourd’hui.
Des collectifs réclament une régulation des prix
De son côté, l’entourage proche de Pierre-Édouard Stérin a souhaité temporiser en précisant que près de six millions d’euros de travaux avaient été réalisés par des artisans locaux. Selon eux, une vente à 15,9 millions d’euros laisserait une marge limitée une fois les charges et les investissements pris en compte. Ils ajoutent que le prix pourra être négocié par les futurs acheteurs.
Cette explication ne convainc pas les opposants. La polémique intervient dans un contexte tendu, où plusieurs collectifs basques réclament depuis des années une régulation des prix de vente pour permettre à tous de se loger. La mairie reconnaît la pression immobilière locale, tout en précisant que 23 % des logements luziens sont sociaux.