Un serrurier de 30 ans estimait avoir bien agi en signalant des violences conjugales au sein d’un couple à Créteil (Val‑de‑Marne) le 6 septembre. Il s’est pourtant retrouvé en garde à vue pendant sept heures, visé pour « dénonciation calomnieuse » après que le couple a nié les faits et porté plainte contre lui.
Encore sous le choc, le chef d’entreprise raconte qu’il revoit sans cesse le déroulé de la journée : « J’ai dénoncé des violences conjugales et j’ai fini en garde à vue. Je suis choqué. »
Litige commercial, violences et dénonciation
Tout a débuté lors d’une intervention dans un immeuble de Créteil. Le serrurier était intervenu pour régler un litige commercial portant sur le montant d’une facture relative au changement de serrure, évaluée à 770 euros. Au téléphone, on l’avait traité d’« escroc », avant qu’il ne propose une remise de 200 euros. Le client, visiblement agité, aurait déchiré la facture de manière violente.
Selon le récit du serrurier, l’homme s’en serait ensuite pris à sa compagne : il l’aurait saisie par le cou et l’aurait jetée au sol. Le professionnel affirme avoir été poussé dehors et avoir constaté qu’un nouveau coup de poing avait été porté à la femme. Il a alors contacté les forces de l’ordre.
Deux jours plus tard, le serrurier a été placé en garde à vue pour « dénonciation calomnieuse ». Des vidéos enregistrées lors d’un échange téléphonique avec la victime lui ont permis de faire valoir sa bonne foi après avoir été menotté et mis en cellule. Au final, les deux dossiers ont été classés sans suite, les infractions étant jugées insuffisamment caractérisées.
Le chef d’entreprise confie qu’à la lumière de cette affaire, il hésiterait désormais à signaler un comportement similaire, redoutant les conséquences personnelles et judiciaires d’une démarche qui lui a valu d’être placé en garde à vue.
