Des drones pour lutter contre les frelons asiatiques en Europe

par Olivier
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Des drones pour lutter contre les frelons asiatiques en Europe
France, Europe

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L’essentiel

  • Le frelon asiatique s’est installé dans onze pays européens sans prédateur naturel, causant des décès et détruisant des ruches.
  • Mathieu Diffort, apiculteur professionnel, utilise dans les cas extrêmes des moyens technologiques de pointe pour éradiquer les nids.
  • La méthode consiste à capturer un frelon, puis à s’en servir comme « cheval de Troie » pour localiser et neutraliser le nid.

Radio télémétrie, drones équipés de dispositifs de tir… La chasse aux nids de frelons asiatiques peut prendre des airs de bataille aérienne futuriste. Il y a urgence : l’insecte, Vespa velutina, sans prédateur naturel à part une plante carnivore et responsable de plusieurs décès ainsi que de la destruction de ruches, s’est progressivement installé en France et dans onze pays européens.

Pour lutter contre lui, il faut s’en prendre aux nids. Souvent difficiles à repérer — au sommet des arbres, sous les toits — malgré leur taille imposante, d’environ soixante centimètres de diamètre, ils sont également très dangereux à neutraliser sans précautions. Un nid peut abriter jusqu’à 2 000 individus, soit dix fois plus qu’un nid de frelon européen.

Un émetteur radio placé sur un frelon capturé

Mathieu Diffort traque ces nids à sa manière. Cet apiculteur professionnel du Haut‑Rhin n’hésite pas à recourir à la radio télémétrie et à des drones pour les neutraliser. « Nous n’utilisons la radio télémétrie qu’en dernier recours, quand on n’arrive pas à trouver l’emplacement du nid », précise l’apiculteur, qui a créé une société commerciale, Api and Co.

Concrètement, « on colle sur un frelon capturé et anesthésié par du froid un petit émetteur radio de moins de 0,18 g afin de suivre son trajet et localiser son nid », détaille Mathieu Diffort. Ses clients sont des apiculteurs amateurs, des agriculteurs ou des collectivités. L’émetteur représente un coût non négligeable — environ 110 euros — et n’est pas forcément réutilisable.

Une fois le nid localisé, si les moyens techniques classiques (perche, nacelle, etc.) ne sont pas utilisables, « on utilise alors un drone pour se rendre au plus près. Il est équipé d’un dispositif de tir spécialement prévu qui permettra de faire éclater à l’intérieur du pyrèthre végétal », poursuit Mathieu Diffort. Ce produit naturel neutralise les frelons avec précision, en limitant le risque de dispersion hors du nid.

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