Un jeune homme résidant en région parisienne a été mis en examen cette semaine pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes et placé en détention provisoire. L’analyse de ses supports numériques a montré qu’il se disait prêt au djihad armé et envisageait notamment de partir au Sahel.
Les enquêteurs ont aussi mis au jour des échanges avec des membres ou des sympathisants de l’État islamique en Irak et en Syrie. Dans certains messages, il exprimait le souhait de s’en prendre à une gare très fréquentée, tandis que dans d’autres, il affirmait ne pas être « prêt » à agir sur le sol français. Ce dossier porte donc essentiellement sur des faits liés au terrorisme et à la préparation d’actes violents.
Des tutos et des couteaux retrouvés chez lui
Un correspondant syrien lui avait envoyé la photo d’une arme à feu accompagnée d’un prix, mais les perquisitions n’ont permis de saisir que deux couteaux au domicile du jeune homme, situé dans les Hauts-de-Seine. D’origine algérienne et âgé d’une vingtaine d’années, il avait téléchargé des tutoriels expliquant comment tuer, fabriquer des détonateurs ou concocter du poison.
Des clichés montrant la tour Eiffel, le Sacré-Cœur et une photo de lui masqué devant l’Arc de Triomphe ont également attiré l’attention des services d’enquête.
Interrogé, il a déclaré que certains tutoriels s’étaient téléchargés « tout seuls » et qu’il ne comprenait pas pourquoi il consultait des contenus violents liés au terrorisme. Les magistrats ont par ailleurs relevé qu’il visionnait des vidéos de « Jihadi John » (tué en 2015 par une frappe aérienne), membre de la cellule djihadiste surnommée les « Beatles », connue pour la capture d’otages occidentaux. Le mis en examen a toutefois affirmé aux enquêteurs qu’il s’intéressait aussi au sort des victimes.
Son avocate, Roxane Best, a rappelé que son client est présumé innocent et indiqué que « l’instruction, à la demande de la défense, déterminera rapidement si ce très jeune mis en examen est atteint d’un trouble neurocomportemental, notamment un trouble du spectre de l’autisme ».