Mardi matin, l’Italie a été secouée par un drame d’une violence extrême : trois carabiniers ont été tués et une dizaine de membres des forces de l’ordre blessés dans l’explosion d’une ferme de Castel d’Azzano, dans la province de Vérone, au moment où l’on procédait à une expulsion. Les enquêteurs estiment que l’explosion a été déclenchée volontairement par les occupants eux-mêmes, trois frères et sœurs sexagénaires déjà en difficulté financière, connus pour avoir, lors d’une précédente tentative d’expulsion, menacé de faire sauter leur maison.
Selon les autorités italiennes, la ferme était saturée de gaz avant l’intervention. Lorsqu’ils ont forcé l’entrée, les carabiniers ont été victimes d’une explosion instantanée, causée notamment par une bouteille de gaz enflammée. Les protagonistes ont été identifiés comme Dino, Franco et Maria Luisa Ramponi, agriculteurs et éleveurs dans la soixantaine, aux prises avec des difficultés financières profondes. Deux ont été arrêtés sur place : l’un grièvement blessé, l’autre ayant tenté de fuir. Le troisième, Franco, a été intercepté dans les champs voisins, relate l’Unione Sarda.
Cette affaire, souvent identifiée par l’expression SEO « Ramponi explosion Italie », pose de nombreuses questions sur les conditions et la gestion de l’expulsion.
Un accident de tracteur à l’origine de l’endettement
Leur situation financière remonte à un accident de tracteur en 2012 qui avait coûté la vie à un homme. Le tracteur roulait phares éteints, ce qui avait entraîné le refus de l’assurance de couvrir le sinistre, explique le journal italien Corriere Della Sera. Les Ramponi ont dû vendre des terrains, contracter des prêts bancaires et ont déclaré que certaines signatures avaient été falsifiées sur certains emprunts dont ils contestent la validité.
Le dossier de l’expulsion est ancien. La maison, estimée à 140 000 euros, devait être reprise de force le 11 octobre, en vue d’une mise aux enchères le 25 octobre. La municipalité proposait aux Ramponi un refuge de montagne pour leurs animaux, mais ceux-ci n’ont jamais accepté l’expulsion. En 2024, les frères avaient déjà menacé de faire exploser leur propriété en saturant la maison de gaz. Lors de tentatives d’expulsion précédentes, ils avaient escaladé le toit ou lancé des cocktails Molotov. Face à cette hostilité, l’opération d’expulsion avait été planifiée avec soin et anticipait une probable résistance, mais les autorités ont manifestement sous-estimé le danger.
