Dans le Val-d’Oise, Elsa (le prénom a été modifié) réclame des explications six mois après la mort de son père, Yue, âgé de 66 ans. L’homme, venu de Chine passer quelques mois auprès de sa fille à Sannois, a été victime d’un accident vasculaire cérébral le 23 avril, selon sa fille.
Ce matin-là, ne le voyant pas se lever, Elsa découvre son père allongé au sol, incapable de parler ni de bouger. Paniquée, elle compose le 18, puis le 15, et tombe sur une opératrice du Samu dont elle juge le ton désagréable.
« Posez‑lui une question, demandez‑lui son prénom », lui intime la soignante. « Mais là il est tombé par terre, il ne bouge pas, il ne peut pas répondre », tente d’expliquer Elsa, désemparée. La conversation s’envenime. L’opératrice finit par lui raccrocher au nez. « J’ai l’impression qu’elle me reprochait de mentir », confie Elsa. Le Samu admet une coupure de ligne mais nie tout geste intentionnel. L’agente concernée a, selon sa hiérarchie, reçu un rappel des bonnes pratiques.
Quatre heures d’attente et des questions sans réponse
Lorsque les secours arrivent, le Samu attend le bilan des pompiers avant d’envoyer une équipe médicale. Yue est d’abord conduit à l’hôpital d’Argenteuil, où un scanner révèle un AVC massif et un caillot dans la carotide. Il n’est transféré vers la Fondation Rothschild qu’à 14h05, plus de quatre heures après l’alerte initiale.
Deux jours plus tard, il décède des suites de lésions cérébrales irréversibles. Pour sa fille, ce délai est incompréhensible.
« On sait qu’en cas d’AVC chaque minute compte. Et là on me dit que plus de 4 heures pour traiter un AVC, c’est normal ? », dénonce‑t‑elle. Le Samu, de son côté, assure que « l’ensemble des décisions médicales a été analysé selon les procédures en vigueur » et qu’aucune anomalie n’a été constatée.
