Les Meilleures Tueuses en Série Femmes de l’Histoire

par Zoé
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Les Meilleures Tueuses en Série Femmes de l'Histoire
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Faits divers

Female serial killers

Pour bien poser le cadre avant d’explorer des dossiers individuels, il est utile de déconstruire quelques idées reçues. Longtemps, les femmes ont été perçues comme plus douces, plus maternelles et moins violentes que les hommes, et cette image influence la façon dont on imagine les criminels.

Quand on évoque les serial killers, ce sont souvent des noms d’hommes qui viennent en premier — Dahmer, Bundy, Gacy, Rader — des figures tristement célèbres. Pourtant, penser que tous les tueurs en série sont des hommes serait une erreur : l’histoire recèle aussi des tueuses en série femmes, dont les motivations et méthodes sont parfois loin des stéréotypes.

Parmi les idées fausses courantes :

  • Mythe : les femmes tueuses s’en tiennent toujours au poison. Réalité : si le poison a été un outil employé, d’autres modes opératoires, parfois très violents, sont également attestés.
  • Mythe : elles évitent de « se salir les mains ». Réalité : certaines n’hésitent pas à utiliser la violence physique directement.
  • Mythe : leurs victimes sont toujours des proches ou des membres de la famille. Réalité : beaucoup ciblent aussi des étrangers, des clients, ou des victimes choisies pour d’autres raisons.

Ces observations montrent que le spectre des comportements est large : il existe des meurtrières discrètes comme des assassines spectaculaires, et une grande inventivité dans les modus operandi. Bien que leur couverture médiatique soit souvent moindre que celle de leurs homologues masculins, les cas de tueuses en série femmes offrent des enseignements importants sur la violence, la psychologie criminelle et la société.

Dans la section suivante, nous commencerons à examiner certains des dossiers les plus notoires et la manière dont ils ont façonné notre compréhension des tueuses en série femmes.

Nannie Doss, surnommée « la veuve joyeuse »

Nannie Doss, tueuse en série

Poursuivant notre exploration des faits divers, cette section revient sur Nannie Doss, connue sous des sobriquets évocateurs tels que « la veuve joyeuse » ou « la grand-mère qui rit ». Sa série de meurtres débuta dans les années 1920 et ne prit fin qu’en 1954. Née en Alabama (Nancy Hazle), son enfance fut marquée par l’autoritarisme familial : son père lui interdit même de parler aux garçons avant ses vingt et un ans, ce qui explique en partie un mariage précipité quelques mois après une rencontre.

La vie conjugale tourna rapidement au cauchemar. En l’espace de trois ans, elle eut trois enfants au milieu d’un foyer dominé par une belle-mère manipulatrice et un mari alcoolique et violent. Après la naissance d’un quatrième enfant, deux des enfants du milieu moururent : la thèse officielle évoqua une intoxication alimentaire, mais le mari, suspectant un empoisonnement, s’enfuit avec l’aîné. Ce dernier fut le seul des époux qu’elle n’a pas tué.

Elle rencontra ensuite un second mari via une rubrique matrimoniale ; ce mariage dura seize ans avant de s’achever de manière suspecte. En 1943, la mort mystérieuse de sa petite‑fille nouveau-née attira l’attention : la mère, encore à demi inconsciente après l’accouchement, affirma avoir vu sa propre mère poignarder le bébé avec une épingle à chapeau, sans qu’aucune preuve formelle ne vienne étayer cette accusation. D’autres enfants et petits-enfants disparurent de façon tout aussi inexpliquée.

Ce n’est qu’après le décès de son cinquième mari — décrit comme un homme respectable — qu’une autopsie révéla la présence d’arsenic dans son estomac. Le bilan probable attribué à Nannie Doss est d’environ 11 victimes. Condamnée et incarcérée, elle mourut en 1965 dans une prison d’Oklahoma ; la cause officielle du décès fut une leucémie. Pour en savoir plus sur son parcours et les enquêtes qui ont dévoilé ces crimes, voir également les récits disponibles en ligne sur ThoughtCo (https://www.thoughtco.com/serial-killer-nannie-doss-973101) et un article rétrospectif dans Tulsa World (https://tulsaworld.com/archives/only-in-oklahoma-black-widow-enjoyed-the-limelight/article_72d236aa-b108-5a0f-bec7-d21e5197193d.html).

Amelia Dyer : la pire « baby farmer » de l’histoire

Amelia Dyer, meurtrière d'enfants

Poursuivant notre rubrique Faits Divers, ce portrait illustre l’une des affaires les plus sordides impliquant des tueuses en série femmes. Le concept de « baby farming » — confier des enfants non désirés à une tierce personne en échange d’une rémunération — n’était pas en soi monstrueux, mais la réalité a souvent tourné au drame.

Amelia Dyer, née en 1837, a commencé sa carrière comme sage‑femme et infirmière, puis a tenu une pension où des mères laissaient parfois leurs nouveau‑nés. Après une enfance marquée par une grave maladie, son comportement est devenu instable et elle s’est progressivement éloignée de sa famille.

Les faits qui ont conduit à son arrestation sont brefs mais accablants :

  • Le 30 mars 1896, le cadavre d’une petite fille, étranglée avec un morceau de ruban blanc, a été retrouvé dans la Tamise.
  • Les emballages qui entouraient le corps comportaient des timbres et une adresse permettant de remonter jusqu’à Dyer.
  • Les enquêteurs découvrirent qu’un nombre suspect de nourrissons étaient morts alors qu’ils étaient confiés à ses soins.

Arrêtée peu après, Amelia Dyer a été reconnue coupable et exécutée quelques mois plus tard. Les estimations de ses victimes atteignent plusieurs centaines d’enfants, faisant de son nom un symbole tragique et glaçant dans l’histoire des crimes contre l’enfance.

La suite de l’article examine d’autres profils et contextes similaires, en poursuivant l’exploration des faits divers qui ont marqué l’histoire.

Crédit image : Wikimedia Commons

Miyuki Ishikawa, dite « la sage‑femme démoniaque »

Miyuki Ishikawa, dite la sage-femme démoniaque

Dans le Japon de l’immédiat après‑guerre, période marquée par la pauvreté et les difficultés sociales, Miyuki Ishikawa s’est imposée comme une figure tragiquement centrale. Parmi les récits les plus sordides des tueuses en série femmes, son cas illustre comment des contraintes économiques et des abus de confiance peuvent aboutir à des crimes de masse.

Ishikawa travaillait dans une maternité et, selon les investigations judiciaires, aurait participé à la mort de centaines d’enfants. Elle persuadait des parents en grande précarité qu’il leur serait plus économique de lui confier leurs nouveau‑nés — et de payer elle et un collègue — plutôt que de les élever. Des certificats de décès falsifiés furent établis pour dissimuler ces transferts et ces disparitions.

  • Nombre de victimes allégué : entre 103 et 169 enfants.
  • Mode opératoire : recours à la persuasion financière et à des certificats falsifiés pour masquer les décès.
  • Découverte : le 12 janvier 1948, des restes d’enfants furent mis au jour, entraînant une enquête qui révéla des dizaines d’autres corps.

Au procès, la défense tenta de retourner la responsabilité sur les parents, arguant qu’ils avaient abandonné leurs enfants. Cet argument trouva une réception étonnamment favorable. Ishikawa fut condamnée à huit ans de prison, peine qu’elle chercha ensuite à réduire par appel.

Cette affaire, tout en étant enracinée dans un contexte historique précis, demeure un exemple frappant des dynamiques sociales et éthiques qui entourent certains crimes, et s’inscrit parmi les cas les plus discutés lorsqu’on aborde le thème des tueuses en série femmes.

Clementine Barnabet, meurtrière à la hache en Louisiane

Clementine Barnabet

Pour mieux comprendre les récits tragiques de tueuses en série femmes, il faut parfois remonter à des affaires où la violence domestique se mélange à des croyances mystiques. Le cas de Clementine Barnabet, en Louisiane au début du XXe siècle, illustre cette combinaison troublante.

Les tueries à la hache débutèrent en novembre 1909 : une femme et ses trois enfants furent retrouvés assassinés à Rayne, en Louisiane. Les meurtres se succédèrent ensuite — un couple et leur fils, puis quatre membres d’une autre famille — dans une série qui sema la panique locale.

  • Au départ, la police suspecta Raymond Barnabet, un homme au passé trouble. Ses enfants, Zepherin et Clementine, affirmèrent l’avoir vu couvert de sang et entendu se vanter d’avoir tué une famille entière.
  • Pourtant, un nouveau meurtre survint alors que Raymond était en détention, prouvant qu’il ne pouvait pas être l’unique coupable.
  • Les enquêteurs se tournèrent alors vers Clementine : des taches de sang et de matière cérébrale furent retrouvées sur certains de ses vêtements, et elle fut arrêtée.

Malgré son arrestation, les assassinats se poursuivirent. En 1912, Clementine fit une confession dans laquelle elle admit d’abord 17 meurtres, puis jusqu’à 35. Elle déclara appartenir à l’« Église du Sacrifice », un culte vaudou persuadé que les sacrifices humains garantissaient l’immortalité et la protection par des amulettes.

Les circonstances restent aujourd’hui encore confuses : si des éléments indiquent que Clementine fut impliquée dans certains crimes, il est probable qu’elle n’ait pas agi seule. Les détails entourant l’Église du Sacrifice et l’ampleur réelle de ses actes demeurent obscurs.

Enfin, après avoir subi une sorte de « procédure » et une période d’incarcération, Clementine fut libérée au bout d’environ dix ans. Son histoire, mêlant croyances, témoignages contradictoires et preuves matérielles, continue d’alimenter les enquêtes et les réflexions sur les tueuses en série femmes et leurs contextes sociaux.

Leonarda Cianciulli — la tueuse qui transformait ses victimes en savon

Leonarda Cianciulli, Female serial killer

Wikimedia Commons

Dans la rubrique Faits Divers, l’affaire de Leonarda Cianciulli reste parmi les plus troublantes. Née dans le sud de l’Italie en 1894, elle était réputée pour sa popularité locale, mais aussi pour une superstition profonde qui allait façonner son destin. Convaincue par une prophétie qu’elle perdrait tous ses enfants, elle subit 17 grossesses, connut trois fausses couches et ne vit que quatre de ses enfants survivre.

Obsédée par l’idée de protéger les siens par des rituels de magie noire, Cianciulli passa à l’acte. Se servant de son statut de commerçante et d’histoires inventées pour attirer des victimes dans sa boutique, elle les assommait avec des drogues avant de les frapper à la hache et de les tuer.

Le traitement des corps révélait une froideur méthodique. Elle dissolvait certains morceaux dans de la soude caustique jusqu’à obtenir une « pâte épaisse et sombre », qu’elle jetait ensuite dans la fosse septique. Pour sa dernière victime, elle fit bouillir la chair plus longtemps, y ajouta du parfum et confia plus tard avoir obtenu « un savon crémeux tout à fait acceptable », qu’elle offrit à des voisins et connaissances.

Rien n’était perdu : elle séchait aussi le sang au four pour en faire des gâteaux servis aux visiteurs. Cette histoire, particulièrement macabre, illustre à quel point certaines motivations mêlant peur, superstition et manipulation peuvent conduire à des actes extrêmes — un exemple frappant parmi les récits consacrés aux tueuses en série femmes.

  • Naissance : sud de l’Italie, 1894.
  • Grossesses : 17 au total ; 3 fausses couches ; 4 enfants survivants.
  • Modus operandi : attirer les victimes dans sa boutique, les droguer, les frapper à la hache puis mutiler et dissoudre les restes.
  • Particularité macabre : fabrication de savon à partir des restes et distribution aux proches.

Amy Archer‑Gilligan à la tête d’un hospice infernal

Amy Archer-Gilligan, tueuse en série

Wikimedia Commons

Poursuivant notre série de faits divers, l’affaire d’Amy Archer‑Gilligan illustre combien les lieux de soins peuvent parfois dissimuler des crimes. Son nom demeure l’un des plus sinistres parmi les récits de tueuses en série femmes.

  • En 1907, John et Amy Archer fondent l’Archer Home for Elderly and Indigent Persons, une des premières maisons de retraite du pays, à Windsor (Connecticut).
  • Après la mort de John en 1910, Amy se retrouve seule avec un enfant et des dettes croissantes.
  • Entre 1911 et 1916, on recense 48 décès liés à l’établissement — un bilan qui finit par éveiller les soupçons.
  • Amy se remarie fin 1913 ; son nouveau mari meurt en février 1914, lui laissant par testament l’ensemble de sa succession.

Des proches commencent à s’inquiéter dès 1914 et alertent la presse locale. Les journalistes, en creusant, remarquent que les causes de mortalité sont fréquemment d’origine digestive. Des autopsies révèlent alors la présence d’arsenic chez certaines victimes, confirmant des empoisonnements répétés.

Jugée coupable, Amy Archer‑Gilligan voit sa peine initiale — la pendaison — commuée en réclusion à perpétuité. Les estimations varient, mais on lui attribue entre 24 et 48 victimes. Elle finira ses jours au Connecticut General Hospital for the Insane.

Ce dossier, aussi glaçant soit‑il, offre un éclairage précieux sur les mécanismes de dissimulation et les enquêtes médico‑légales de l’époque, et s’inscrit comme l’un des exemples les plus marquants des crimes commis par des tueuses en série femmes.

Gesche Gottfried — « l’Ange de Brême »

Gesche Gottfried, l'Ange de Brême

Dans cette affaire macabre, Gesche Gottfried passa longtemps pour une femme dévouée, au point d’être surnommée « l’Ange de Brême ». Aux yeux des habitants, elle avait traversé d’innombrables drames personnels — pertes de parents, d’enfants, d’époux et d’amis — tout en prenant soin d’eux quand la maladie les frappait. Mais ce soin apparent cachait une réalité sinistre : ceux qu’elle assistait tombaient malades, puis mouraient.

Les historiens évoquent aujourd’hui un comportement compatible avec le syndrome de Munchausen par procuration, un trouble où le proche provoque ou simule des maladies chez ceux dont il s’occupe pour attirer l’attention et pouvoir prodiguer des soins. Son mode opératoire était particulièrement perfide : elle utilisait une graisse tartinable, connue sous le nom de mausebutter, empoisonnée à l’arsenic.

  • Premières victimes : son premier mari et ses enfants.
  • Six ans plus tard, incapable de continuer dans son cercle familial, elle se tourna vers des voisins, sa logeuse et une domestique.

La chute advint lorsqu’une personne visée — dont l’épouse avait déjà été empoisonnée — se montra suffisamment méfiante pour demander à un médecin d’examiner la nourriture qui lui avait été préparée. L’enquête mena à son arrestation. En 1831, elle fut décapitée ; il s’agit du dernier cas d’exécution publique enregistré dans la ville de Brême.

À Brême, une pierre connue sous le nom de spuckstein (pierre du crachat) rappelle encore ce chapitre sombre : traditionnellement placée en place publique pour marquer le mépris à l’égard des criminels les plus haïs, elle demeure un témoignage matériel de l’affaire et de la réaction collective face à ces crimes.

Cette histoire illustre l’une des figures les plus troublantes parmi les tueuses en série femmes, mêlant fascination locale, pathologie et ruse meurtrière — un récit qui soulève des questions sur la vulnérabilité des proches et les signes précurseurs des violences cachées.

Belle Gunness, la veuve solitaire qui continuait d’éliminer ses prétendants

Belle Gunness, tueuse en série

Poursuivant notre parcours au cœur des faits divers liés aux tueuses en série femmes, le dossier de Belle Gunness illustre une des affaires les plus macabres et déroutantes du début du XXe siècle. La ferme de Gunness prit feu le 28 avril 1908 ; malgré les efforts d’un ouvrier, l’incendie ravagea la maison et fit disparaître Gunness et trois de ses enfants.

Les enquêteurs furent immédiatement intrigués : le corps retrouvé manquait de tête. Les voisins, qui connaissaient la femme pour avoir déjà perdu deux maris et plusieurs enfants, furent bouleversés. Un ancien ouvrier agricole, Ray Lamphere, fut rapidement arrêté dans le sillage de l’affaire.

Peu après l’incendie, un homme nommé Asle Helgelien se présenta au poste de police pour chercher son frère, disparu après avoir répondu à une annonce sentimentale et être parti vivre avec Gunness. Helgelien participa aux recherches sur la propriété et insista pour fouiller un enclos récemment creusé, où il reconnut le visage à moitié décomposé de son frère.

  • Les fouilles permirent d’exhumer de nombreux restes humains ; cinq corps furent dégagés le premier jour, quatre autres le lendemain.
  • Les cadavres étaient souvent sectionnés en six morceaux, rendus méconnaissables et imprégnés de substances toxiques.
  • Des traces de strychnine et l’utilisation de chaux vive furent relevées sur certains restes, signalant une volonté d’anéantir les preuves.

Les estimations modernes attribuent à Gunness la responsabilité de plus de quarante victimes, un bilan terrifiant qui alimente encore aujourd’hui les spéculations. L’identité du corps carbonisé découvert lors de l’incendie resta toutefois douteuse — la tête ne fut jamais retrouvée — et le mystère entourant le sort exact de Belle Gunness demeure entier.

Son ancien ouvrier, reconnu coupable d’incendie criminel, mourut en prison, mais le destin final de Gunness reste encore sujet à conjectures, nourrissant l’intrigue autour de ce cas emblématique des archives des faits divers.

Genene Jones — une infirmière accusée d’avoir été une tueuse en série


Genene Jones, Female serial killer

Pour les passionnés de faits divers et d’histoire criminelle, l’affaire Genene Jones illustre les zones d’ombre qui peuvent entourer certaines enquêtes médicales. Cette histoire, souvent citée parmi les récits consacrés aux « tueuses en série femmes », met en lumière des défaillances institutionnelles et la difficulté à établir l’étendue exacte des crimes.

En 2017, le New York Times a rapporté l’inculpation de Genene Jones pour le meurtre de Rosemary Vega, une fillette de deux ans décédée le 16 septembre 1981. Cette nouvelle inculpation faisait suite à une précédente relative au décès du nourrisson Joshua Sawyer, âgé de 11 mois.

Jones travaillait au service pédiatrique d’un établissement médical au Texas et purgeait déjà une peine de 99 ans pour la mort, en 1984, d’une fillette de 15 mois. Les autorités estiment que le nombre de victimes pourrait être considérablement plus élevé que les cas confirmés — certaines sources évoquent jusqu’à 60 victimes potentielles —, sans que l’on puisse aujourd’hui le confirmer de façon définitive.

Le mode opératoire décrit par les enquêteurs consistait à injecter aux enfants des doses toxiques de diverses substances, parfois alors que des parents veillaient à proximité. La reconstitution précise des faits a été compliquée par la disparition ou la destruction de nombreux dossiers médicaux.

  • 2017 : réouverture et nouvelles inculpations d’après des enquêtes médiatiques et judiciaires.
  • Victimes nommées dans les dossiers : Rosemary Vega (2 ans) et Joshua Sawyer (11 mois).
  • Punition antérieure : peine de 99 ans pour la mort d’une enfant en 1984.
  • Estimation non confirmée : jusqu’à 60 victimes potentielles.
  • 2020 : plaider-coupable en échange d’une condamnation à perpétuité.

Face aux incertitudes documentaires, les autorités ont profité de l’absence de prescription pour les meurtres au Texas afin de poursuivre les investigations et de chercher à rendre justice aux familles touchées.

Linda Hazzard, médecin charlatan qui faisait payer la mort

Linda Hazzard, Female serial killer

Parmi les affaires les plus troublantes touchant les tueuses en série femmes, l’histoire de Linda Hazzard illustre comment des pratiques pseudo-médicales ont pu se transformer en drames mortels au début du XXe siècle.

En 1908, Hazzard fit connaître ses théories en publiant à compte d’auteur un ouvrage intitulé Le jeûne pour guérir la maladie. Elle prétendait qu’un long repos du système digestif, obtenu par des périodes de jeûne prolongées, était la clé d’une santé parfaite.

Malgré l’absence de formation médicale reconnue, elle obtint dans l’État de Washington une licence de « spécialiste du jeûne » et ouvrit son établissement, baptisé Hazzard’s Institute of Natural Therapies. Elle attira ainsi de nombreux patients séduits par ses promesses de guérison.

Les pratiques pratiquées dans son institut étaient sévères et parfois violentes :

  • jeûnes qui duraients des jours, privant les malades de nutriments essentiels ;
  • lavements et lavages intestinaux prolongés, parfois pendant des heures ;
  • soins présentés comme des « massages » que plusieurs témoins décrivaient comme des passages à tabac.

L’alerte fut donnée lorsque la famille de deux patientes, les sœurs Claire et Dorothea Williamson, s’inquiéta de ne plus avoir de nouvelles et se rendit à l’institut. Les autorités découvrirent l’ampleur des pratiques et arrêtèrent Hazzard. On estime aujourd’hui que ses « traitements » ont causé la mort d’au moins douze personnes.

Condamnée, elle ne purgea qu’une courte peine de prison — environ deux ans — puis repartit s’installer à l’étranger où elle tenta d’ouvrir une nouvelle école. Ironie macabre : elle mourut elle-même des conséquences d’un jeûne prolongé.

Image : Wikimedia Commons

Delfina et María de Jesús González Valenzuela : sœurs, esclavagistes et tueuses en série

Delfina et Maria Gonzalez Valenzuela

Poursuivant notre examen des faits divers, cette affaire figure parmi les épisodes les plus sordides impliquant des tueuses en série femmes. En 1964, un procès au Mexique révéla que les sœurs Delfina et María de Jesús González Valenzuela dirigeaient un réseau d’exploitation humaine destiné à approvisionner leurs maisons closes et auraient fini par tuer au moins 80 femmes.

L’affaire éclata lorsqu’une survivante, Catalina Ortega, se rendit au commissariat et dénonça son enlèvement et son obligation à la prostitution. Son témoignage conduisit les autorités au ranch de Loma del Ángel, où furent découverts des fosses contenant 91 personnes — hommes, femmes et enfants.

Les enquêtes et témoignages ont décrit une méthode répétée :

  • Recrutement par des promesses d’emploi comme serveuses ou domestiques.
  • Isolement des victimes sur la propriété, sous contrôle total des sœurs.
  • Châtiments extrêmes pour celles qui protestaient ou annonçaient une grossesse : privations, coups, ou mise à mort.

Cette horreur systématique a laissé une empreinte durable : les sœurs sont restées tristement célèbres et ont été reconnues pour l’ampleur de leurs crimes, figurant parmi les partenariats meurtriers les plus prolifiques recensés.

En guise de transition vers la suite, cette affaire illustre comment l’exploitation et la violence peuvent s’organiser en réseau, transformant des promesses d’espoir en tragédies individuelles et collectives.

Hélène Jégado, la domestique meurtrière de France

Hélène Jégado

Dans la chronologie des faits divers sur les tueuses en série femmes, Hélène Jégado occupe une place glaçante. Officiellement liée à trois meurtres, les estimations historiques laissent penser que le nombre de ses victimes pourrait s’élever aux dizaines, peut‑être dans les années 30.

Son mode opératoire était simple et efficace : se faire engager comme domestique, puis empoisonner ses employeurs. La période qu’elle a choisie pour agir lui a souvent servi, car ses actes pouvaient être masqués par des épisodes de choléra, rendant les diagnostics moins suspects.

Ses crimes ne se limitaient pas aux foyers qui l’emploient. Elle a également assassiné sa sœur ; revenue ensuite dans sa ville natale pour l’inhumer, elle y a empoisonné sa tante et deux autres personnes avant de repartir.

Par ailleurs, Hélène Jégado volait régulièrement ceux chez qui elle travaillait. En 1841, elle jeta toutefois son stock d’arsenic et cessa apparemment ses crimes pendant huit ans. À son retour dans le service d’un nouvel employeur — le politicien et avocat Théophile Bidard — son règne prend fin.

Après un accès d’indignation qui éveilla les soupçons et au cours duquel elle clama son innocence, plusieurs corps furent exhumés. La présence d’arsenic fut alors mise en évidence, conduisant à son procès et à son exécution à la guillotine en 1852.

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