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Les débuts de Maria Butina en Russie
Maria Valeryevna Butina est née en 1988 à Barnaoul, une ville du sud de la Sibérie. Depuis son plus jeune âge, elle a été initiée aux armes à feu, une passion qui ne l’a jamais quittée. Après avoir dirigé sans succès une chaîne de magasins de meubles pendant quelques années, elle a ouvert une agence de publicité à Moscou en 2011, à plus de 1 800 kilomètres de sa ville natale. La même année, elle a fondé le groupe « Le Droit de Porter des Armes » et est devenue le visage du mouvement des droits des armes à feu en Russie en militant sans relâche.
Dans cette position, elle a rencontré le politicien russe de haut rang Alexander Torshin. Les deux se sont ensuite mis à voyager à Washington, D.C., où Butina a commencé à cultiver son réseau de contacts avec la National Rifle Association (NRA). Lors de ce voyage, elle a rencontré le républicain Paul Erickson du Dakota du Sud. Ils ont développé une relation et, en mars de la même année, elle a rédigé un document appelé le « Projet Diplomatique » dans lequel elle exposait son ambition d’établir un canal de communication secret entre le Kremlin et le Parti républicain.
La montée de Maria Butina aux États-Unis
Les choses se sont accélérées en 2014 lorsque Butina et Erickson ont commencé à manipuler de l’argent. Butina a envoyé 8 000 dollars à Erickson, qui lui a renvoyé plus de 50 000 dollars sur deux comptes pour l’aider dans son « projet spécial ». En août 2016, elle est entrée aux États-Unis avec un visa étudiant et s’est inscrite à l’American University à Washington, D.C. Plus tôt dans l’année, Bridges LLC a été constituée au Dakota du Sud par Butina et Erickson, avec Butina comme unique signataire sur son compte courant.
Pendant ce temps, le Projet Diplomatique avançait, et plusieurs tentatives ont été faites pour établir un canal de communication entre Donald Trump et le Kremlin par le biais de l’ancien patron de Butina, Alexander Torshin, désormais vice-gouverneur de la banque centrale de Russie et membre à vie de la NRA.
L’arrestation et la condamnation de Maria Butina
En 2018, les activités de Maria Butina ont attiré l’attention des autorités américaines. En avril, Torshin a été sanctionné par le Département du Trésor américain. Plus tard ce même mois, l’appartement de Butina a été perquisitionné par des agents armés du FBI. En juin, elle a proposé d’aider les procureurs qui enquêtaient sur Erickson. Enfin, en juillet, elle a été arrêtée et inculpée pour avoir agi en tant qu’agent étranger non enregistré. Trois jours après son arrestation, elle a plaidé non coupable lors d’une audience préliminaire. Mais en décembre, elle a conclu un accord avec les procureurs et plaidé coupable des charges retenues contre elle.
En avril 2019, elle a été condamnée à 18 mois de prison fédérale avec le temps déjà passé en détention. Elle a été libérée en octobre, après avoir purgé 15 mois, et a été expulsée le lendemain. Elle est ensuite retournée en Russie.
La vie actuelle de Maria Butina en Russie
Moins de deux mois après son retour en Russie, Maria Butina a obtenu un emploi en tant que co-animatrice de la chaîne YouTube « Belle Russie boum-boum-boum » faisant partie du réseau Russia Today. Depuis son retour, elle a écrit un mémoire sur son temps en prison aux États-Unis et se présente comme une activiste carcérale. L’année dernière, elle a interviewé l’activiste politique russe emprisonné Alexeï Navalny pour RT et a saisi l’occasion pour se moquer de son incarcération en affirmant que sa prison était plus confortable que les hôtels de la région où elle a grandi.
En octobre, elle a obtenu un siège à la Douma d’État, la chambre basse du parlement russe. Un gouverneur local a renoncé à son siège pour que Butina puisse le remplir. Certains critiques affirment que ce poste lui a été offert en récompense de son rôle de porte-parole du gouvernement, en particulier pour avoir tenté de discréditer Navalny, en plein milieu d’une grève de la faim.