« Ils ont détruit nos vies pour une histoire de rien » : ce cri du père d’Aymane résonne douloureusement après le verdict d’un procès marquant. Vendredi, la cour d’assises de Seine-Saint-Denis a condamné Mohamed Meghrabi, 31 ans, à 28 ans de réclusion criminelle pour l’homicide prémédité d’un adolescent de 15 ans, survenu en février 2021 à Bondy, en plein jour dans un lieu censé être un refuge.
Le 26 février 2021, Aymane, réfugié avec son père dans un centre culturel de Bondy, a été touché par une balle tirée à travers la fente de la boîte aux lettres de la porte, atteignant son thorax. Mohamed Meghrabi, déjà condamné à neuf reprises, principalement pour des faits violents, a reconnu les faits. La présidente de la cour, Caroline Jadis-Pomeau, a prononcé une peine assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’une obligation de soins, soulignant le profil instable du condamné.
Une rivalité entre adolescents ayant dégénéré
Ce meurtre s’inscrit dans un contexte de rivalité entre adolescents, exacerbée par un combat de boxe remporté par Aymane face au demi-frère de l’accusé. Devenus « meilleurs ennemis », les jeunes se sont violemment confrontés le jour du drame. Une première bagarre a éclaté, suivie d’une seconde altercation impliquant le père d’Aymane et Mohamed Meghrabi.
Selon plusieurs témoins, l’accusé est ensuite parti à scooter « chercher un petit truc » avant de revenir armé d’un pistolet. Le tir a été intentionnel, comme l’a souligné l’avocate générale lors des débats, évoquant le fait que le père de la victime a vu Meghrabi viser délibérément son fils à travers la fente de la porte.
La défense a quant à elle contesté la préméditation, avançant un passage à l’acte impulsif, sans planification réelle.
